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Manifestations interdites à Bruxelles et Molenbeek : une blessée et une centaine d'arrestations

Plusieurs incidents ont éclaté alors qu'un rassemblement contre l'islamisme et une contre-manifestation antiraciste ont été interdits. Une femme a été blessée et plus de 100 interpellations ont été effectuées par la police, déployée en nombre.

Samedi 2 avril

La chaîne d'actualité belge RTL parle au total d'une centaine d'interpellations en marge des rassemblements qui ont eu lieu à Bruxelles et Molenbeek.

Plus tôt dans la journée, des manifestants anti-racistes ont été arrêtés à Bruxelles.

La police a confirmé à la RTBF avoir arrêté le chauffard qui avait violemment renversé une passante à Molenbeek. Il s'agit d'un habitant de la ville. Une photo publiée sur les réseaux sociaux montre ce qui semble être le moment de son arrestation.

Selon un communiqué des organisations Jeunesse Libertaire, JOC Bruxelles et USE-Jeunes FGTB, qui avaient appelés à un rassemblement antiraciste à Bruxelles contre la venue d'activistes identitaires, 33 manifestants auraient été arrêtés et menottés place de la Bourse plus tôt dans la journée.

A Molenbeek, où l'après-midi a été particulièrement explosive, le calme semble désormais revenu.

Deux vidéos très choquantes filmées du haut d'un immeuble montrent le moment précis où une femme est violemment renversée par une Audi blanche qui déboule à toute vitesse. 

Pour le moment, de nombreux jeunes restent rassemblés devant le commissariat de Molenbeek.

La situation semble toutefois s'être calmée.

Outre la dizaine d'arrestations administratives de militants antiracistes à Bruxelles, 7 activistes venus protester contre l'islamisme à Molenbeek, ce malgré l'interdiction, ont été arrêtés. Le porte-parole de la police pour la zone Bruxelles-Ouest, Johan Berckmans, a précisé que deux étaient des arrestations judiciaires et que les cinq autres étaient des arrestations administratives.

Une vidéo tournée en direct sur Périscope montre (à 7:38) une Audi blanche foncer dans la foule, forcer le barrage policier et renverser une femme.

Une femme aurait été renversée par la voiture blanche qui a foncé dans la foule pour forcer le barrage policier, rapporte le site d'information 7sur7.

Une ambulance est sur place pour soigner la victime.

Le dispositif déployé pour bloquer l'accès des manifestants est assez important.

Alors que des dizaines de personnes se sont rassemblées dans les rues de Molenbeek malgré l'interdiction, la situation est particulièrement tendue.

Une voiture blanche, avec des fumigènes à l'intérieur, a même tenté de forcer le barrage de la police, fonçant sur les agents, comme le rapporte les journalistes sur place. Les policiers ont donné des coups de matraque afin d'arrêter la voiture et d'éviter le pire.

Alors que d'autres manifestants tentaient là aussi de forcer le barrage, un canon à eau a été utilisé pour les faire reculer. 

Par mesure de sécurité, la station de métro Comte de Flandre a été fermée, et ce pour une «longue durée», précise la société de transport en commun STIB.

De gros effectifs policiers restent sur place et un hélicoptère circule même au dessus de la zone.

Malgré la présence policière, quelques rassemblements de courte durée ont eu lieu en région bruxelloise.

Des activistes contre l’islamisme, interdits de manifester à Molenbeek, ont trouvé refuge dans un centre culturel de la commune voisine de Dilbeek. Ils se sont néanmoins brièvement rendus à Molenbeek pour y déployer une banderole et scander quelques slogans.

Des contre-manifestants, qui voulaient se rassembler contre le racisme place de la Bourse à Bruxelles, ont eux été délogés avec fermeté, comme en témoigne une nouvelle vidéo où l’on voit un homme d’un certain âge attrapé et serré au cou par un policier.

Le calme est maintenant revenu sur la place bruxelloise.

D'après la chaîne de télévision publique belge RTBF, deux militants de la mouvance identitaire ont été arrêtés près de la place communale de Molenbeek.

Des cocktails molotov et des «armes prohibées» auraient été retrouvés dans leur voiture par la police, affirme la chaîne.

Le porte-parole de la police a en fait précisé que ces «armes» interdites étaient des bombes lacrymogènes.

Une vidéo de l'arrestation du président de la Ligue des droits de l'Homme Alexis Deswaef a été publiée sur Facebook.

Contacté par l'agence de presse Belga, Alexis Deswaef, président de la LDH belge, qui précise qu'il était présent en tant que «simple citoyen», témoigne de son arrestation administrative : «Dès mon arrivée, la police m’a intimé l’ordre de quitter les lieux en me notifiant que les rassemblements d’extrême gauche et d’extrême droite sont interdits. J’ai expliqué être là en tant que simple citoyen, mais j’ai tout de même été arrêté.»

Il a été emmené à la caserne d'Etterbeek, en région bruxelloise.

Au moins dix personnes, dont le président de la Ligue des Droits de l'Homme belge ont été arrêtées par la police alors qu'ils avaient appelé à un contre-rassemblement antiraciste Place de la Bourse à Bruxelles, rapporte le journal Le Soir.

Le maire de Bruxelles avait en effet interdit tout rassemblement dans sa région.

La place de la Bourse a été temporairement fermée par la police.

Pendant ce temps à Molenbeek, les manifestants identitaires qui devaient manifester contre l'islamisme ont respecté les consignes de leur porte-parole puisqu'aucun incident n'est à déplorer.

Des véhicules blindés ainsi que de nombreuses voitures de police sont présents sur la place communale de Molenbeek, où le rassemblement avorté appelant à «expulser les islamistes» devait avoir lieu.

Des camions apparentés à ceux de l'armée belge auraient également été vus par un internaute. Il est toutefois difficile de vérifier l'authenticité du cliché, tant la scène semble surréaliste.

En savoir plus : Belgique : une manifestation de Génération Identitaire interdite à Molenbeek

Les forces de sécurité ont même été briefées spécialement pour faire face à d'éventuels troubles, si des manifestants décidaient de braver l'interdiction et de se rendre malgré tout au rassemblement prévu à 15 heures.

Et pourtant, de son côté, le porte-parole de Génération Identitaire, Pierre Larti, a multiplié ces derniers jours les appels à ne pas se rendre à la manifestation en raison de l'interdiction.

Il a en effet publié une vidéo sans ambiguïté qu'il a ensuite relayée plusieurs fois sur les différentes pages officielles du groupe sur Facebook et Twitter.

En savoir plus : Incertitude autour de la manifestation interdite de Génération Identitaire samedi à Molenbeek

Si quelques sympathisants avaient émis la volonté de s'y rendre malgré tout, la grande majorité s'était résignée à accepter l'interdiction prononcée par François Schepmans, maire de Molenbeek.