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«200 milliards de dollars de dommages en Syrie» : l’interview de Bachar el-Assad décortiquée

Le président syrien a accordé une interview à l’agence de presse Sputnik dans laquelle il évoque les origines du terrorisme et de la crise migratoire, la situation actuelle et pourquoi la Syrie a besoin des bases russes.

Sur les dommages de la guerre sur la Syrie

«Les dommages sur l’économie et les infrastructures dépassent les 200 milliards de dollars. Les questions économiques peuvent être réglées dès que la situation se calme en Syrie. Mais restaurer l’infrastructure demandera beaucoup plus de temps.»

Sur les causes de la crise migratoire

«Les causes de la migration ne sont pas seulement le terrorisme et la situation sécuritaire. Elles se cachent dans le blocus, dans les sanctions occidentales imposées contre la Syrie. Nombreux sont ceux qui ont quitté des régions sûres où il n’y pas de terrorisme à cause du niveau de vie. Les civils ne peuvent plus pourvoir aux biens de première nécessité.»

«Le problème est que jusqu’à présent de nombreux Etats ne travaillent pas sérieusement à la résolution de la question des réfugiés syriens. Ils [ces états] traitent le problème des migrants comme s’il s’agissait d’un aspect extérieur au problème.»

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Sur le soutien de l’Europe au terrorisme

«Le terrorisme est un problème réel. Nous devons lutter contre lui au niveau international, parce que le terrorisme ne touche pas seulement la Syrie. Le terrorisme existe aussi en Irak. Il est soutenu directement par la Turquie. La famille royale d’Arabie saoudite ainsi qu’un nombre d’Etats occidentaux, notamment la France et le Royaume-Uni l’appuient directement.»

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Sur le relèvement du pays, notamment la reconstruction de Palmyre

«Bien sûr, on s’attend à ce que le processus [de rétablissement du pays] s’appuie sur trois Etats qui ont soutenu la Syrie lors de la crise : la Russie, la Chine et l’Iran. Si l’on pose cette question à tout ressortissant syrien, sa réponse politique et émotionnelle sera que nous saluons d’abord les sociétés de ces trois pays et essentiellement la Russie.»

«J’ai appelé le secrétaire général à faire des efforts avec les agences de l’ONU afin d’aider le gouvernement syrien à reconstruire la ville antique de Palmyre.»

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Sur le processus politique et le processus de transition

«Nous n’avons pas d’idée arrêtée concernant le gouvernement de transition, parce que toutes les parties syriennes ne se sont pas accordées sur ce principe.»

«Une version brute de la Constitution sera peut-être prête dans les semaines à venir. Des experts travaillent, des propositions peuvent être réunies, le temps est à la discussion.»

«Quand la situation sécuritaire s’améliorera, nous le regarderons de façon plus positive [le processus politique]. La politique jouera un rôle plus important quand les craintes de la vie quotidienne seront dissipées. Aujourd’hui les citoyens pensent en premier lieu à leur sécurité, garder la vie sauve et puis les problèmes domestiques, de l’éducation des enfants, de la santé.»

Sur les relations avec la Russie et les bases russes en Syrie

«Quand des bases militaires russes apparaissent en Syrie, ce n’est pas de l’occupation, au contraire, c’est le renforcement de notre amitié et de nos liens, c’est le renforcement de la stabilité et de la sécurité. Nous avons besoin de leur présence, parce qu’elle est efficace dans la lutte contre le terrorisme, même si la situation en Syrie se calme au niveau sécuritaire… Les bases militaires sont nécessaires pour l’équilibre international dans le monde.»