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Belgique : après les débordements, les hooligans contre-attaquent et affirment avoir été manipulés

Critiqués et montrés du doigt après les débordements place de la Bourse à Bruxelles, les hooligans affirment ne pas comprendre et crient à la récupération politique. Ils assurent que leur démarche était pacifique.

«Nous étions là pour marquer notre dégoût du comportement de l’Etat islamique, pour montrer que l’on veut lutter contre l’islamophobie et en lieu et place de ça, on a le sentiment qu’on nous compare à eux», témoigne un membre du Hell-Side (Standard de Liège) au site d'information belge DH.be. «Il faut que les gens sachent que c’était là notre seul objectif et que c’est bien une minorité qui s’est mise en évidence de façon inacceptable. Avec un peu de recul, nous avons le sentiment d'avoir été manipulés».

Au lendemain du triste spectacle qu’ils ont offert aux yeux du monde entier, les hooligans disent ne pas comprendre. Vilipendés par le bourgmestre de Bruxelles, Yvan Mayeur (PS), condamnés par l’ensemble des partis politiques belges (sauf la N-VA), les hooligans assurent que leur démarche était pacifique et qu'ils ont été «manipulés». 

«Imaginez ces familles en train de voir débouler 450 personnes que l’on présente comme des fascistes ou des membres de l’extrême droite», s'emporte la source de DH.be. «Moi aussi, si j’avais été à leur place, j’aurais été choqué. Mais si la police avait communiqué avec eux en leur disant de ne rien craindre, que c’était une manifestation contre l’Etat islamique, leurs réactions auraient été toutes différentes. Ce qui me confirme dans mon idée que l’on s’est fait récupérer.» 

Selon eux, l'idée de ce déplacement massif est née au lendemain des attentats. Les chefs de douze groupes de hooligans se seraient réunis en un lieu tenu secret afin de tenter de préparer quelque chose ensemble. Une grande première pour eux, car, d'habitude, violence et rivalité prévalent. Cette rivalité et cette violence, ils prétendent avoir choisi de les mettre de côté : «Le mot d’ordre était : ce dimanche, pas de violence, pas de politique, pas de couleurs de club et pas de couleur de peau ! Tout le monde était en noir, couleur du deuil», soutient le membre du Hell-Side.

La manifestation a pourtant dérapé : les saluts nazis n’ont échappé à personne. «S’il y avait des extrémistes dans les 400, c’était une toute petite minorité», plaide sous couvert d'anonymat un membre du BCS, un autre groupe hooligan d'Anderlecht. Leur explication : la manifestation aurait été infiltrée par des membres de l'extrême droite belge. 

Selon le site belge, des membres de la frange la plus dure de l’extrême droite belge étaient en effet présents dans le cortège, dont le néonazi flamand Jeanke Smets ou un certain Thure, à l'origine de la création d’un autre groupuscule néonazi baptisé L’Assaut.