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Palestinien tué à Hébron : malgré les accusations, les soutiens au soldat israélien se multiplient

Accusé d'avoir achevé un assaillant palestinien blessé, un soldat israélien a comparu mardi 29 mars devant une cour militaire. Le procureur a rejeté la légitime défense, le juge décidé de prolonger sa détention, mais ses soutiens se font entendre.

«Les preuves suggèrent que le soldat a tiré sur le terroriste, gisant au sol après avoir été touché par balle par des soldats de Tsahal mais toujours en vie», a indiqué le procureur, le lieutenant-colonel Adoram Rigler, ajoutant : «L’enquête laisse penser que le tir était délibéré et a été réalisé sans aucun but militaire.» Une thése réfutant ainsi les propos du soldat israélien qui, lors de son interrogatoire, a affirmé à la police militaire qu'il avait tiré sur l'assaillant palestinien car il sentait que sa vie était en danger. En raison de l'existence de certaines contradictions dans les explications du soldat, une prolongation de neuf jours de sa détention a été exigée. 

L'affaire divise la classe politique et la société israélienne

L'armée, Benyamin Netanyahou et le ministre de la Défense Moshe Yaalon ont rapidement réprouvé l'acte du soldat. Yaalon a promis «la plus grande sévérité». Néanmoins cette affaire sensible est loin de faire l'unanimité. Le ministre de l'Education Naftali Bennett, chef de file d'un parti nationaliste religieux et fervent défenseur de la colonisation, a très vite attaqué Netanyahou et Yaalon, en criant au jugement prématuré.

Avigdor Lieberman, ex-ministre des Affaires étrangères connu pour ses prises de position incendiaires, a jugé de son côté «hypocrite et injustifié de se liguer contre le soldat». Il était, mardi, dans la salle d'audience, avec une dizaine de proches du soldat, dont certains en larmes. De nombreuses autres voix se sont élevées pour affirmer que le Palestinien avait reçu le sort qu'il méritait. De nombreux partisans du soldat ont tenté de faire entendre leurs voix en marge du procès. Environ 1000 personnes ont manifesté devant le tribunal militaire de Castina, où s'est déroulé la première audience, rapporte le site israélien Alyaexpress News. Sur les réseaux sociaux, on compte plus de 13 000 personnes ayant rejoint différents groupes de soutien au soldat. En outre, une pétition soutenant son acte a recueilli quelques 50 000 signatures. 

Les défenseurs des droits de l'Homme et les Palestiniens ont, eux, dénoncé une nouvelle exécution sommaire. La direction palestinienne a indiqué avoir demandé aux Nations unies d'enquêter sur les «exécutions extrajudiciaires» israéliennes. Elle a assimilé toutes les morts de Palestiniens depuis bientôt six mois à de telles exécutions.

Les Territoires palestiniens, Jérusalem et Israël sont en proie à une vague de violences qui a coûté la vie à 200 Palestiniens, 28 Israéliens, deux Américains, un Erythréen et un Soudanais depuis le 1er octobre, selon un décompte de l'AFP. La plupart des Palestiniens tués sont les auteurs ou auteurs présumés d'attaques.

Le militant qui a réalisé la vidéo d'Hébron, dans laquelle on peut voir le soldat tirer sur l'homme au sol, a indiqué que lui et sa famille avaient depuis fait l'objet de menaces.

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