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Espagne : 4 380 euros d'amende pour avoir protesté seins nus dans une église

Au temps où elle étudiait à l'université, Rita Maestre, avait manifesté sans soutien-gorge dans une chapelle. Agée aujourd'hui de 27 ans et devenue conseillère municipale de Podemos à Madrid, elle a été condamnée à une amende de 4 380 euros .

En 2011, Rita Maestre avait fait irruption dans la chapelle de l'université Complutense de Madrid avec 50 autres personnes. Une cour espagnole l'a reconnue coupable de «porter atteinte à la liberté de conscience et de convictions religieuses», un publicité dont se serait certainement passée celle qui, aujourd'hui âgée de 27 ans, fait partie des élus de Podemos qui siègent au conseil municipal de la capitale espagnole.

Elle a donc été condamnée à payer une amende 4 380 euros pour son rôle dans cette manifestation ou son apparition avait été particulièrement remarquée puisqu'elle avait enlevé le haut à cette occasion. Devant une telle provocation, les plaintes des politiciens de droite et de l'Eglise avaient été quasi-immédiates.

«Je ne me suis pas déshabillée, j'ai seulement enlevé mon t-shirt», avait déclaré Rita Maestre devant la cour à Madrid lors du procès qui s'est déroulé le mois dernier. «Avoir la poitrine nue ne doit pas être offensant», a ajouté celle qui appartient à la majorité de gauche qui dirige la ville de Madrid depuis le mois de juin dernier.

Une manifestation légitime et pacifique ?

Un témoin qui priait dans la chapelle au moment des faits a déclaré que les manifestants avaient aussi crié des slogans tels que «Contre le Vatican, le pouvoir au clitoris» ou «Nous brûlerons comme vous en 36», référence aux violences subies par les membres du clergé catholiques pendant la guerre civile, de 1936 à 1939.

Hector Meleiro Suarez, un manifestant qui a lui aussi été jugé, avait déclaré que le but de cette action était de défendre «la laïcité des institutions publiques». Rita Maestre s'était pour sa part défendue en affirmant que la manifestation visait également la défense des droits des femmes tout en étant légitime et pacifique.

«Si elle a offensé quelqu'un, je n'ai aucun problème à présenter des excuses», avait-elle précisé, ajoutant qu'elle avait déjà dit être désolée à l'archevêque de Madrid.

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