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Malgré l’apaisement annoncé par Justin Trudeau, Ottawa élargit ses sanctions contre Moscou

Si Justin Trudeau a pris les rênes du pays en octobre dernier, l’alternance politique ne semble pas avoir modifié la position du Canada face à la Russie. Le 18 mars, Ottawa a introduit de nouvelles sanctions contre Moscou en raison de l’Ukraine.

«Les mesures d’aujourd’hui soutiennent les efforts internationaux pour la recherche d’une solution diplomatique à la crise en Ukraine. En parlant à la Russie d’un côté et en affichant notre détermination concernant les sanctions de l’autre, nous renforçons notre capacité collective pour qu’elle assume ses responsabilités», a annoncé Stéphane Dion, ministre canadien des Affaires étrangères.

Cette nouvelle vague de sanction concerne 14 entreprises russes et cinq personnes physiques, incluses dans deux listes de sanctions distinctes. Le Canada a l’intention de geler leurs avoirs et d’interdire aux personnes physiques visées de pénétrer sur son territoire.

Une mesure qui tranche avec le ton plutôt conciliant adopté jusqu’à présent par Ottawa à l’encontre de la Russie et la volonté affichée de renouer le dialogue avec Moscou. En janvier dernier, Stéphane Dion avait critiqué la politique menée par le gouvernement de Stephen Harper, le prédécesseur de Justin Trudeau au poste de Premier ministre, qui avait fait du Canada l’un des premiers pays à sanctionner la Russie en raison du conflit ukrainien.

Il était même allé jusqu’à trouver sa politique contre-productive. «Le Canada a parlé à la Russie même dans les moments difficiles, lors de la guerre froide, et aujourd’hui nous ne nous parlons presque pas, à cause de la politique de l’ancien gouvernement», avait-il souligné.

Washington, ami à suivre ?

Mais le 18 mars, l’élargissement des sanctions canadiennes contre la Russie a douché les espoirs des partisans d’un rapprochement. Après l’annonce, par le président américain Barack Obama, de la prolongation des sanctions américaines contre la Russie au début du mois, voilà que le Canada vient de s’aligner. Il y a quelques semaines, Barack Obama et Justin Trudeau avaient affiché à Washington leur complicité et leur volonté commune de renforcer davantage les liens entre leurs deux pays.

Le jeune dirigeant canadien avait salué la force des liens entre son pays et les Etats-Unis «alliés, partenaires, amis». Mais il avait aussi insisté sur sa relation avec le 44e président des Etats-Unis, qu’il considère non seulement comme un ami et homme de cœur, mais aussi d'«intellect», et sur l'expérience duquel il affirme vouloir s'appuyer.

«Devant les grands défis auxquels nous sommes confrontés, nos deux pays n'ont jamais été aussi en phase», avait souligné Barack Obama, annonçant qu'il se rendrait au Canada dans le courant de l’été et qu’il y prononcerait un discours devant les parlementaires, à Ottawa.