Il y a un «accord sur une position de l'UE» et le président du Conseil européen Donald Tusk le «présentera au Premier ministre turc avant notre conseil européen», a indiqué Xavier Bettel sur son compte Twitter.
A Donald Tusk a été donné «mandat avec les points qui étaient positifs, et négatifs, pour qu'[il] les présente au Premier ministre turc», Ahmet Davutoglu, le 18 mars, a précisé le Premier ministre luxembourgeois.
Le projet d'accord négocié le 7 mars entre l'UE et la Turquie, dont la chancelière allemande Angela Merkel est considérée comme l'architecte, a fait l'objet de vives critiques. Plusieurs Etats membres craignent une illégalité de la mesure phare du plan en négociation: le renvoi de tous les nouveaux migrants arrivant en Grèce depuis la Turquie, y compris les demandeurs d'asile. D'autres refusent d'aller trop loin dans les contreparties promises à Ankara, en particulier Chypre, qui a toutefois évoqué pour la première fois un «compromis» possible.
Les premières réactions du Premier ministre turc
Donald Tusk doit désormais présenter la «position commune» des 28 à Ahmet Davutoglu, en compagnie du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et de Mark Rutte, le Premier ministre néerlandais dont le pays assure actuellement la présidence tournante de l'UE.
Le Premier ministre turc a averti les dirigeants de l'UE que la question des réfugiés n'était «pas un marchandage» pour son pays à son arrivée à une réunion à Bruxelles censée aboutir à un accord pour stopper l'afflux de migrants. «Pour nous, pour la Turquie, la question des réfugiés n'est pas une question de marchandage, mais une question de valeurs humanitaires, ainsi que de valeurs européennes», a-t-il dit aux journalistes.
A la fin de la réunion, les trois dirigeants de l'UE devront présenter les résultats des négociations aux autres membres. «Nous espérons que nous saurons vers 13h00 comment la Turquie compte agir [...] Quant à savoir si cela sera fructueux, seule une voyante pourrait le dire», a déclaré le chancelier autrichien Werner Faymann.
François Hollande ne pourra pas «garantir une issue heureuse»
Le président français a déclaré qu'il ne pouvait pas «garantir une issue heureuse» aux discussions entre l'UE et la Turquie sur le contrôle de flux migratoires. «Je ne peux pas vous garantir qu'il y aura une conclusion heureuse [des discussions] qui serait souhaitable pour les réfugiés, l'Europe et la Turquie», a précisé le chef de l'Etat.
Il a ajouté : «Je pense qu'on est en bonne voie mais qu'on n'est pas encore arrivé». Se voulant «très direct et très sincère», François Hollande a cependant souligné que «même s'il y avait cet accord» et «même s'il était bien mis en oeuvre, ce qui suppose beaucoup de moyens côté européen», les mouvements de population se poursuivront «si on ne règle pas la source des difficultés». Le chef de l'Etat a ainsi insisté sur la nécessité d'une «poursuite du cessez-le-feu» en Syrie et de parvenir «enfin à la transition politique» à Damas.
Concernant la Grèce, qui connaît un nouvel afflux de réfugiés, François Hollande a souligné qu'il fallait mettre en place dans les prochaines semaines des «moyens humains» pour statuer sur les demandes d'asile.