Nicos Anastasiades, le président chypriote, a indiqué qu'il ne lèvera pas le veto de son pays sur l'ouverture de cinq nouveaux «chapitres» dans les négociations d'adhésion de la Turquie. «Je ne pourrai jamais accepter d'être forcé et je ne donnerai pas mon consentement, parce que sinon je n'ai pas d'autre choix que de ne pas rentrer à la maison», a-t-il déclaré au Financial Times.
Selon l'accord prévu entre l'UE et la Turquie, que les dirigeants européens espèrent confirmer la semaine prochaine, Ankara reprendrait les réfugiés syriens qui débarquent en Grèce, en échange de 6 milliards d'euros d'aide, d'un accès facilité à l'obtention de visas pour voyager en Europe et d'une accélération des négociations d'adhésion de l'UE, actuellement dans l'impasse.
Un veto mis en place en 2009
Le veto a été mis en place depuis 2009, à cause du refus de la Turquie de reconnaître le gouvernement chypriote grec de Nicosie ou de permettre à des navires chypriotes de faire escale dans des ports turcs. Une tentative pour résoudre le conflit qui a éclaté lorsque la Turquie a envahi le nord de Chypre en 1974, divisant l'île, avait fait des progrès.
Chypre estime que le moment d'actionner ce levier diplomatique n'est pas venu. Bien que Nicosie bloque six des 33 chapitres, l'Allemagne et la France ont également bloqué une partie des négociations. L'arrangement proposé signifierait renvoyer en Turquie chaque réfugié syrien qui arrive en Grèce illégalement. En échange, l'UE accepterait, sur une base de un pour un, les réfugiés syriens en provenance de Turquie par les voies légales. Ce principe pourrait être confirmé lors d'un sommet qui doit se tenir à Bruxelles à la fin de la semaine prochaine.