International

Attaque de Ben Guerdane : les terroristes voulaient établir un «émirat de Daesh»

Selon le Premier ministre tunisien Habib Essib, l’attaque menée par Daesh à Ben Guerdan (sud-est de la Tunisie) devait conduire à poser les bases d’un émirat de l’organisation terroriste en territoire tunisien.

«Le but de cette attaque était de troubler la sécurité dans notre pays et d'établir un émirat [une province] de Daesh à Ben Guerdane», a déclaré le chef du gouvernement tunisien. «Mais grâce à tous les efforts, à la coopération entre notre armée nationale et nos forces de sécurité intérieure, la réaction a été forte et rapide», a-t-il ajouté.

Dans un message adressé au peuple tunisien en direct de la salle centrale à la caserne de Laouina, le président Caïd Beji Essebsi avait, un peu plus tôt dans la journée, effectué une déclaration similaire. «Il s’agit d’une attaque sans précédent, coordonnée. [Les assaillants] avaient peut-être pour but de contrôler cette région et de proclamer une nouvelle province» au nom de Daesh. 

D'après un dernier bilan publié par le ministère tunisien de la Défense, 33 djihadistes sont morts dans l'attaque des bâtiments des forces de l'ordre à Ben Guerdane, une ville du sud-est tunisien. Six gendarmes, deux policiers, un douanier et un soldat y ont aussi laissé la vie, ont indiqué les ministères tunisiens de l'Intérieur et de la Défense dans un communiqué conjoint. Ils ont également fait état de la mort de sept civils. 

La Tunisie a été frappée en 2015 par trois attentats majeurs revendiqués par l'Etat islamique (EI). En plus de l'attentat contre les agents de la garde présidentielle, 59 touristes et un policier ont été tués en mars dans l'attaque du musée du Bardo et un attentat en juin sur une plage et dans un hôtel près de Sousse (Est). L'état d'urgence prolongé d'un mois le 21 février dernier, permet notamment aux autorités d'interdire les grèves et les réunions «de nature à provoquer ou entretenir le désordre», de fermer provisoirement «salles de spectacle et débits de boissons», ainsi que de «prendre toute mesure pour assurer le contrôle de la presse et des publications de toute nature».