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Amnesty se mobilise pour un clown palestinien inculpé sans procès en Israël

Jeune artiste de cirque qui s’occupait d’enfants en difficulté, Mohammed Abou Sakha est au cœur d’une campagne de mobilisation d’organisations de défenses des droits de l’homme car il est en «détention administrative» depuis deux mois.

Arrêté en Cisjordanie par les forces israéliennes, le jeune homme est depuis le 11 janvier en détention administrative, un régime extrajudiciaire qui permet aux tribunaux militaires israéliens d'incarcérer des Palestiniens indéfiniment, par périodes de six mois renouvelables, sans avoir à leur notifier les raisons de leur décision.

Il est accusé par la justice militaire d'être un membre du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), la gauche historique palestinienne, qui figure sur la liste israélienne des organisations terroristes, uniquement parce qu’elle possède une branche armée, affirme l’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International.

En plus de la célèbre ONG, l’histoire du jeune homme, dont l’appel sera jugé par un tribunal militaire le 21 mars, a «profondément préoccupé» le réseau palestinien des artistes (PPAN), une association qui regroupe une dizaine d'organisations culturelles des Territoires occupés.

Une vidéo a par ailleurs été publiée sur le site de l’école où le Palestinien exerçait. On y voit un enfant expliquer que son «professeur et entraîneur Mohammed Abou Sakha» lui «manque beaucoup».

Alors qu'il est emprisonné depuis deux mois, sa mère n'a été autorisée à lui rendre visite qu'une seule fois, affirme Amnesty.

Dans la prison israélienne où est incarcéré son fils, elle dit avoir «fait l'expérience de parents fatigués et insultés par des soldats qui n'ont même pas 20 ans». «Nous nous forçons à supporter ces humiliations pour voir nos enfants pour une visite de 40 minutes qui passe en un clin d'œil», explique-t-elle.

La détention administrative a été à plusieurs reprises condamnée par l'ONU et les organisations de défense des droits de l'Homme, mais Israël fait valoir que c'est un outil essentiel pour prévenir les attentats tout en permettant de garder secrètes des informations sensibles.

Plus de 7 000 Palestiniens sont actuellement détenus par Israël, un sur dix sous le régime de la détention administrative, dont deux députés du Parlement palestinien, rapportent des ONG palestiniennes.

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