International

Royaume-Uni : un ado consulte le site de UKIP, il finit interrogé par la brigade antiterroriste

Un adolescent britannique âgé de 15 ans s'est retrouvé dans les locaux de la police anti-extremiste (équivalent français de la brigade antiterroriste) pour avoir consulté le site web du parti souverainiste dirigé par Nigel Farage.

L'adolescent prénommé Joe Taylor et âgé de 15 ans a été signalé aux agents de police par les enseignants de l'école Wildern située dans la localité de Hegde End (Sud du Royaume-Uni). Ces derniers ont découvert qu'il avait consulté le site du parti UKIP, ainsi qu'une vidéo de la BBC montrant une manifestation de la Ligue de défense anglaise (ELD), un mouvement politique anti-immigration. Cette dénonciation du personnel scolaire intervient dans le cadre d'une politique incitant à dénoncer aux services de sécurité tout processus de radicalisation mise en place par le gouvernement britannique .

Abasourdi par l'arrestation de son fils, le père, a indiqué que ni lui ni son fils n'étaient membre de l'EDL ou encore du parti souverainiste UKIP mais qu'il leur apportait son soutien. «Nous sommes en train de devenir un Etat policier et je suis inquiet que tout le monde soit espionné maintenant. UKIP est considéré comme extrémiste, comme l’Etat islamique. Mais ont-ils jamais décapité quelqu'un ?», s'est-il indigné.

De son côté, la directrice de l'école tente d'éteindre tant bien que mal la polémique. «Nous avons le devoir de répondre à ces préoccupations et nous avons parlé à l'élève et à son père de façon informelle sur l'utilisation d'internet à l'école. Aucun problème n'a été identifié et l'affaire est close», a-t-elle déclaré.  

Le président adjoint de UKIP, Paul Nuttal, a quant à lui réagi avec colère en apprenant que son parti avait été classé comme extrémiste par les services de sécurité. «Je ne sais pas comment vous pouvez être extrémiste quand vous avez 22 eurodéputés, un député au Parlement, trois lords et 500 conseillers municipaux dans tout le pays. Nous ne sommes certainement pas des extrémistes», a conclu le président adjoint.