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Suisse : les électeurs disent non à l'expulsion automatique des criminels étrangers

La proposition controversée de l'Union démocratique du centre (UDC) d'expulser automatiquement les criminels étrangers n'a pas reçu l'aval du peuple suisse lors du référendum qui a eu lieu le 28 février pour trancher cette question.

Le non l'emporte finalement avec 59% des suffrages, selon une estimation établie après la fermeture des bureaux de vote à midi (11h00 GMT). Un coup dur pour le premier parti suisse qui était à l'initiative de cette proposition controversée. Cette dernière préconisait le renvoi automatique de tout étranger ayant déjà été condamné au cours des dix dernières années et reconnu coupable d'avoir commis des infractions mineures comme des «lésions corporelles simples ou d'avoir participé à une rixe». De leur côté, le gouvernement et le Parlement avaient estimé que cette proposition du parti populiste s'opposait aux «règles fondamentales» de la démocratie. Accusée par ses détracteurs d'être discriminatoire envers les étrangers résidant dans le pays, elle n'avait été soutenue par aucune autre formation politique.

Celine Amaudruz, députée de l'UDC a été l'une des premières à réagir à ce rejet. «C'est une déception, une déception pour les victimes», a-t-elle dit à la télévision suisse. 

La question migratoire de nouveau au centre du débat politique en Suisse

En 2010, les Suisses avaient dit oui à 52,9%, à une initiative du parti exigeant le renvoi des criminels étrangers. Mais le Parlement avait par la suite ajouté une clause, permettant aux juges d'éviter l'expulsion automatique des condamnés dans certains cas.

Si Céline Amaudrz affirme encore que son parti prenait acte du résultat des urnes, elle a néanmoins avancé que l'UDC allait «s'assurer que cette marge d'appréciation, qui est laissée aux juges, soit appliquée de manière exceptionnelle et non constante».

En 2009, la formation politique vainqueur des dernières élections législatives avait en revanche connu le succès avec l'interdiction de la construction de minarets. Une initiative qui avait recueilli le soutien de 57% des Suisses.