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Submergée par les réfugiés, l'Allemagne tente de nouvelles stratégies

L'Allemagne s'apprête à avoir près de 3,6 millions de migrants sur son sol d'ici 2020. Avec une situation budgétaire difficile, elle compte sur le retour volontaire des réfugiés ayant pris conscience du manque de perspectives en Allemagne.

«Le budget pour toute autre chose que l'accueil des réfugiés est tout simplement inexistant, même si à première vue, les chiffres semblent dire le contraire», a déclaré le ministre adjoint des Finances allemand Jens Spahn au Süddeutsche Zeitung.

D'après les estimations des statistiques qui se basent sur un flux d'un demi million d'arrivants chaque année, ajoutés aux 1,1 million déjà arrivés en 2015, la population totale de réfugiés en Allemagne pourrait s'élever à 3,6 millions de personnes. D'autres sources gouvernementales sous couvert d'anonymat ont confirmé ces estimations au quotidien allemand.

Un tel nombre de migrants implique un épuisement total du budget record de 19,4 milliards d'euros débloqué exceptionellement par l'Allemagne à l'aide de taxes et d'impots pour faire faire face au flux de réfugiés.

Ce surplux colossal débloqué par les caisses de l'Etat outre-Rhin «est réservé dans sa totalité et d'après la loi, à la gestion de la crise migratoire», a pousrsuivi Jens Spahn.

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Néanmoins, le ministre des Finances allemand Wolfgang Schaüble, est déterminé à atteindre son objectif du «Scwarze Null» («Zéro noir»), à savoir, aucune nouvelle dette dans le budget, ce qui impliquerait automatiquement de procéder à des coupes budgétaires supplémentaires dans d'autres secteurs.

«Le nombre de réfugiés doit absolument baisser, sinon nous ne seront plus en mesure de gérer la situation», a déclaré Schäuble aux journalistes avant s'envoler à la réunion du G-20 à Shanghai, mercredi.

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Payer les migrants pour qu'ils rentrent dans leur pays, une nouvelle solution à la crise migratoire ?

Pendant ce temps, les autorités allemandes tentent de convaincre de plus en plus de migrants de repartir chez eux en leur payant les frais de voyage et dans certains cas, en leur donnant même une «allocation de nouveau départ» à utiliser à leur retour dans leur pays d'origine. 

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L'allocation est versée par un programme spécial baptisé «Programme pour l'émigration et la réintégration des demandeurs d'asile en Allemagne» (en anglais - REAG) et «Programme d'assistance du gouvernement sur le rapatriement» (en anglais - GARP). Fonctionant en coopération avec l'Organisation Internationale pour les MigrationsOIM), il est décrit par cette dernière comme un «programme d'aide humanitaire».

Selon Spiegel Online, même ceux dont la demande d'asile a été acceptée peuvent postuler pour ce programme et pas seulement ceux qui se sont vus refuser l'asile en Allemagne. 

Les responsables espèrent que ce «petit coup de pouce supplémentaire» de l'«allocation de nouveau départ» convaincra ceux dont la demande d'asile a peu de chances d'être acceptée, de rentrer chez eux. Car payer le voyage de retour volontaire pourrait fortement désengorger les centres de réfugiés et coûterait bien moins cher qu'une procédure d'expulsion.

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Le montant versé dépend du pays d'origine de la personne réfugiée. Le programme peut ainsi prendre en charge des billets de train, d'avion ou de bus ainsi que faire un versement de près de 250 euros aux personnes souhaitant retourner dans leur pays en voiture. 

Les rapatriés volontaires reçoivent également 200 € par personne supplémentaire (100 € par enfant) pour couvrir les frais de voyage divers.

Quant à «l'aide au nouveau départ», elle est accessible à tous les migrants des pays des Balkans, d'Afghanistan, d'Irak, d'Ethiopie, d'Erythrée, du Nigéria, du Pakistan et du Ghana et peut s'élever jusqu'à 500 euros en fonction des cas personnels et du pays d'origine. Pour un réfugié syrien, cette aide est d'environ 300 euros.

Le financement du programme REAG / GARP provient du gouvernement fédéral ainsi que des gouvernements de chaque Land. Le montant total constitue environ 10,1 millions d'euros en 2016, selon l'OIM.  

En 2015, plus de 37 000 personnes ont accepté l'offre. Mercredi, un groupe de 135 migrants afghans a atterri à l'aéroport de Kaboul en provenance d'Allemagne. «Ils ont préféré rentrer en Afghanistant après s'être rendu compte du manque de perspectives pour eux en Europe», ont indiqué des responsables du programme, cités par The Local.