Environ 4 100 réfugiés auraient pour l’instant annulé leur demande d’asile, selon l’agence de presse Reuters, mais ce chiffre pourrait atteindre 5 000 d’ici les prochains mois. Les nombreux migrants qui entament le trajet inverse évoquent des problèmes familiaux ou encore leur déception quant à la vie dans le pays nordique.
«Mon bébé est malade, je dois rentrer à la maison», déplore ainsi une réfugiée irakienne avant d'acheter son billet d'avion. «Certains disent que les conditions en Finlande et le lent processus d’asile ne correspondent pas à leurs attentes, ni à ce qui leur avait été raconté par les gens qu’ils ont payé pour leur voyage», rapporte Tobias van Treeck, agent de programme à l’Organisation Internationale pour les Migrations.
Hassan, un agent de voyage qui se trouve en première ligne pour observer le phénomène, rajoute : «Certains disent qu’ils n’aiment pas la nourriture ici, qu’il fait trop froid et qu’ils ne se sentent pas les bienvenus en Finlande».
Alors que le continent européen fait face à la plus grave crise migratoire depuis la Seconde Guerre mondiale, la Finlande a elle vu le nombre de demandes d’asile se multiplier par dix par rapport à l’année passée. En effet, si 3 600 réfugiés avaient fait les démarches en 2014, ils étaient 32 500 en 2015, dont près de deux-tiers provenant d’Irak.
Sur les milliers de migrants retournant à la maison, quelques 80% sont d'ailleurs des Irakiens.
La Finlande se prépare à rejeter les demandes d’asile de quelques 20 000 personnes en 2015, mais le nombre croissant de candidats au retour pourrait faire sensiblement diminuer ce chiffre.