«Nous nous soumettons en suppliant monsieur Erdogan afin d’avoir des frontières sûres, en échange d’argent et de promesses, parce que nous ne pouvons pas nous protéger nous-mêmes» a déclaré Viktor Orban jeudi 25 février au journal allemand Bild. «Cela rend l’avenir et la sécurité de l’Europe dépendantes de la bonne volonté de la Turquie», a-t-il ajouté.
Les pays de l’Union Européenne ont approuvé la création d’un fonds de trois milliards d’euros pour la Turquie afin d’améliorer les conditions de vie des réfugiés sur place en échange de l’engagement du pays à faire en sorte de réduire le nombre de migrants partant pour l’Europe.
L’UE compte sur cet accord afin d’atténuer le flux de réfugiés, après que plus d’un million d’entre eux ont rejoint le continent en 2015. Sans cela, il y a peu de chance que le flot se tarisse cette année.
«Bruxelles fait des promesses aux Turcs qu’elle ne peut pas tenir – ou ne veut pas tenir. Le plan consistant à faire entrer des centaines de milliers de réfugiés depuis la Turquie et de les répartir au travers de l’Europe est une illusion», a déclaré le président hongrois. Si la Hongrie approuvait cela, a-t-il affirmé, «on m’attacherait à un mât ici à Budapest».
«La politique allemande sur les réfugiés n'est pas sans alternative», a poursuivi Viktor Orban, qui a annoncé mercredi l'organisation d'un référendum sur le plan européen de relocalisation des réfugiés entre pays membres de l'UE, auquel son gouvernement est farouchement opposé.
«Les quotas vont changer le profil de l'Europe – d’un point de vue ethnique, culturel et religieux», a dit à Bild le dirigeant hongrois, dont le pays forme avec la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie le groupe de Visegrad, vent debout depuis des mois contre les quotas d'accueil adoptés par la Commission européenne. Un flux incontrôlé de migrants fait courir à l'UE un risque d'importation «du terrorisme, de la criminalité, de l'antisémitisme et de l'homophobie», a-t-il encore déclaré.
Viktor Orban a été l’un des détracteurs les plus virulents de la politique d’accueil des réfugiés de la chancelière allemande Angela Merkel.