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La fermeture croissante des frontières provoquerait le chaos en Europe, prévient le HCR

Le Haut-commissaire aux réfugiés de l'ONU, Filippo Grandi, a estimé mardi que la fermeture croissante des passages aux réfugiés et migrants sur la route balkanique risquait de créer le «chaos» en Europe.

«Je suis très inquiet des nouvelles que nous avons sur une fermeture croissante des frontières européennes le long de la route des Balkans, car cela va créer davantage de chaos et de confusion et très probablement accroître les flux irréguliers», a-t-il fait savoir au cours d'une visite sur l'île grecque de Lesbos, principale porte d'entrée des migrants en Europe.

Filippo Grandi réagissait au refus depuis dimanche de la Macédoine de laisser les Afghans arrivés en Grèce passer sur son territoire pour poursuivre leur route vers le nord de l'Europe. Cette décision, assortie d'un contrôle renforcé sur les exilés encore autorisés à passer, Syriens et Irakiens, risque de bloquer en Grèce des milliers de personnes venues de Turquie.

Selon le représentant du HCR, cela va accroître le fardeau de la Grèce, qui assume déjà une très lourde responsabilité et créer du désordre dans les pays qui reçoivent migrants et réfugiés, tandis qu'il n'y a pas encore d'alternatives à la gestion de l’afflux migratoire faisant rage en Europe.

Le haut-commissaire a souligné que «le programme européen de relocalisation est encore trop limité, et le programme de réinstallation de Turquie» prévoyant le transfert direct de réfugiés en Europe, n'a pas encore commencé.

La Grèce vient en aide aux migrants afghans

Suite au refus de la Macédoine laisser entrer les migrants afghans dans son territoire pour continuer leur périple vers l’Europe du nord, la Grèce a pris des mesures mardi et a commencé à transférer en car à Athènes des centaines de migrants afghans bloqués à la frontière gréco-macédonienne.

Au moins sept cars ont été envoyés pour transférer vers la capitale grecque de nombreuses familles afghanes, qui devraient être logées temporairement dans des centres d’accueil près d’Athènes. Environ 600 Afghans avaient manifesté lundi sur la voie ferrée près du poste-frontière d’Idoméni, réclamant «l’ouverture de la frontière» et dénonçant la décision de Macédoine de ne pas les laisser passer.

Les migrants rejoignent massivement l’Europe depuis 2008, mais ces deux dernières années, leur nombre s'est démultiplié. La majorité d’entre eux voudrait vivre en Europe du Nord ou au Royaume-Uni, ce qui pose des problèmes immenses aux pays voisins qui sont forcés de les accueillir pendant qu’ils attendent leur tour. De plus, le fardeau le plus lourd pèse sur deux pays qui ne figurent pas parmi les plus riches de l’Union, l’Italie et la Grèce, dont les côtes sont submergées par des flots de migrants depuis le début de l'année 2015. A titre d’exemple, la petite île grecque de Kos reçoit jusqu'à 300 migrants par jour.