«Je suis vraiment heureux que le film de Gianfranco Rosi ait triomphé à Berlin en remportant l'Ours d'or. Je le suis pour le cinéma italien, qui mérite toute notre attention.» En apparence, Matteo Renzi fait preuve du chauvinisme de rigueur. L’Italie vient de remporter une belle bataille cinématographique. Mais il s’avère qu’elle en mène une autre. Sur ses frontières. L’année dernière, plus de 1,3 millions de migrants ont débarqué en Europe. Un tiers l’a fait dans la Péninsule. Alors quand le locataire du Palais Chigi propose d’offrir à ses homologues européen un film ayant pour thème les migrants, difficile de ne pas y voir un message fort.
27 DVD pour 27 chefs d’Etats
Après avoir vanté les mérites de la production de Gianfranco Rosi, Matteo Renzi a rappelé qu’il apportait tout son soutien au «thème choisi». Rien d’étonnant lorsque l’on sait qu’il lutte depuis des mois pour obtenir de ses partenaires européens de l'aide sur la question des migrants.
Au prochain conseil européen, réunissant les chefs de gouvernement de l’institution bruxelloise, Matteo Renzi a décidé de marquer le coup. Il fera cadeau du DVD de Fuocommare à ses homologues. «J'espère qu'ils trouveront le temps de le voir, et qu'après l'avoir vu, il soit possible de discuter de l'immigration de manière différente», a-t-il souligné.
Un geste politique qui fait écho aux dernières critiques italiennes sur l’Europe.