Une affiche mentionne la vision biaisée de la BBC concernant le conflit israélo-palestinien. Sur le visuel, on peut lire une citation émanant d’un ancien correspondant de la chaîne de télévision britannique au Moyen-Orient, Tim Llewellyn : «Nous nous sommes habitués au fait que, dans une salle de rédaction de la BBC, une vie israélienne a une valeur infiniment plus grande que celle des Palestiniens».
Une autre, intitulée «L’apartheid est génial», dénonce le fait que «plus de cent entreprises britannique ont fourni du matériel militaire à Israël, ont profité de l’apartheid israélien et contribué à la punition collective militarisée des Palestiniens».
Le troisième visuel dénonce l’implication de la société britannico-danoise G4S dans les prisons israéliennes, ou encore les checkpoints en territoires occupés. Selon l’affiche, «plus de cinq cent enfants sont détenus dans des prisons G4S chaque année», cellules dans lesquelles les Palestiniens seraient sujets à «des agressions sexuelles, et de la torture afin d’obtenir des aveux».
La compagnie de gestion du métro de Londres, TFL, a affirmé que cette campagne n’avait pas été autorisée et qu’elle représentait un «acte de vandalisme». Les employés du métro s’emploieraient actuellement à les retirer.
Cette campagne a fait des remous jusqu’en Israël. A Jérusalem, Yair Lapid, un politicien israélien centriste a affirmé avoir été à l’origine de la suppression des affiches, après avoir téléphoné au maire de Londres Boris Johnson pour se plaindre : «Comme le gouvernement israélien, comme d’habitude, n’a rien fait, j’ai parlé à Johnson, un grand ami d’Israël, et lui ai expliqué que l’Etat d’Israël ne tolérerait pas de tels actes» a-t-il affirmé.
Mais Benjamin Netanyahou a démenti, affirmant qu’il avait demandé à Dore Gold, un diplomate israélien se trouvant à Londres, de transmettre la requête aux autorités britanniques concernant ces affiches. «Quiconque dit que nous n’agissons pas ne dit pas la vérité» a déclaré le Premier ministre israélien.
Le Royaume-Uni s'apprête à mettre en place des mesures anti-BDS. Les institutions qui reçoivent la majorité de leurs financements du gouvernement se verront interdire de participer à des campagnes politiques, visant à encourager à ne pas acheter certains produits. La seule exception pourrait être un boycott national initié par le gouvernement lui-même.
Le mouvement de boycott des produits israéliens fabriqués dans les territoires palestiniens occupés, appelé «Boycott Désinvestissement Sanctions» vise à faire pression sur Israël afin de mettre un terme aux violations des droits de l’homme contre les Palestiniens. Créé en 2005, Israël s’y oppose depuis avec vigueur. La France, ainsi que les Etats-Unis, au niveau local, ont déjà adopté des arsenaux législatifs visant à réprimer les partisans du boycott.
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