«Je ferai campagne pour partir» de l'Union européenne, a annoncé Boris Johnson dans une allocution prononcée devant son domicile à Londres. «Compte tenu du temps qu'il avait, [David Cameron] s'est très bien débrouillé» dans sa renégociation avec ses partenaires européens, a salué M. Johnson. «Mais je pense que personne ne peut prétendre que [cet accord] est une réforme fondamentale de l'UE ou de la relation de la Grande-Bretagne avec l'UE», a-t-il ajouté.
Une véritable douche froide pour le Premier ministre anglais qui voit sa stratégie de rapport de force avec l'Union européenne en train de se retourner contre lui. S'il est parvenu à obtenir un statut spécial pour le Royaume-Uni, notamment au sujet des règles migratoires, rien n'indique pour l'heure que les électeurs seront satisfaits de cette renégociation. «Je ferai campagne avec tout mon cœur et toute mon âme afin de persuader le peuple britannique de rester dans l’Union européenne réformée», a déclaré le chef du gouvernement britannique après avoir conclu un accord avec les autres 27 dirigeants européens.
David Cameron avait évité jusqu'alors, la défection des principales personnalités du Parti conservateur, à l'instar de ministre de l'Intérieur Theresa May, le voici désormais fragilisé par le désaveu du très populaire maire de Londres qu'il tente néanmoins de convaincre. «Je voudrais dire à Boris ce que je dis à tout le monde, à savoir que nous serons plus en sécurité, plus forts et plus prospères dans l'Union européenne», avait-il dit lors d'un passage télévisé à la BBC.
Un récent sondage réalisé par l’institut YouGov et publié dans le journal britannique The Times, révèle une avancée de trois pour cent des partisans du Brexit par rapport aux derniers résultats, parus dimanche dernier. Désormais, 45% des Britanniques voudraient quitter l'UE, contre 36% qui voudraient y rester.