International

Ukraine: des violences éclatent à Kiev le jour de l'anniversaire du Maïdan (VIDEO, PHOTOS)

Deux ans après le coup d'Etat en Ukraine, Kiev est de nouveau occupé par des activistes radicaux qui demandent la démission du pouvoir actuel. Les sources locales rapportent des cas de violence et des affrontements dans la capitale ukranienne.

Lundi 22 février

Les autorités ukrainiennes retirent les tentes de la Place Maïdan à Kiev, après que des activistes de droite ont dressé un camp dans le cadre de protestations contre le gouvernement ukrainien le week-end dernier.

Des affrontements ont éclaté entre les manifestants occupant la place du Maïdan, et des inconnus en tenue civile. Les forces de l'ordre ont dû intervenir pour calmer les opposants, quelques personnes ont été interpelées.

Selon l'agence RIA Novosti, une discussion sur l'arrêt de la manifestation qui a duré près d’une demi-heure a été à l'origine du conflit. Les inconnus ont essayé de persuader les activistes de quitter la place.

Dans le même temps, le site ukrainien 112.ua informe qu'un groupe de délinquants masqués aurait agressé un journaliste du journal local Le tribunal public dans la nuit de dimanche à lundi. D'après la victime, on lui aurait cassé une caméra et volé du matériel.

La manifestation sur Maïdan se poursuit, a fait savoir le correspondant sur place de RIA Novosti. «Pour l’instant, près de 70 personnes s’y trouvent, ils se réchauffent près de feux dans des urnes métalliques et boivent du thé.

Le correspondant a aussi souligné la présence de deux groupes de policiers de dix individus vêtus des gilets par balles.

Dans la ville de Lvov, à l’ouest de Kiev, des délinquants non identifiés ont jeté un cocktail Molotov sur la fenêtre d’une filiale locale de la banque russe Sberbank, a indiqué 112.ua citant un député de la ville.

Dimanche 21 février

 

Un millier d'activistes radicaux se sont réunis sur la place Maïdan dans le centre de Kiev pour participer à une assemblée populaire. La situation est calme, les gens montent des tentes et allument des feux pour se réchauffer, a rapporté l'agence RIA Novosti. Les manifestants dénoncent le pouvoir actuel et déclarent leur intention de créer leur propre «gouvernement public» qui pourrait, ensuite, se transformer en «gouvernement national».

Les activistes d’extrême droite occupant l'hôtel Kazatski dans le centre de Kiev le quitteront à la fin de l'assemblée populaire sur Maïdan, a informé Lubov Ukraintchuk, une représentante du groupe des forces radicales de droite, qui a revendiqué cette action. Le début du rassemblement est prévu à 17h00 (heure locale).

Aller plus loin : Porochenko demande la démission de son Premier ministre

Le groupe réunit des militants, des membres de bataillons volontaires faisant partie du Ministère de l'Intérieur, ainsi que des militaires, a indiqué Lubov Ukraintchuk. Elle n'a cependant pas pu préciser les revendications de l'organisation, ajoutant simplement que les activistes dénoncent les autorités actuelles en Ukraine.

Une bagarre a éclaté entre les partisans et les ennemis du démantèlement d’une statue de Vladimir Lénine, symbole de la période soviétique, dans la région de Zaporijié. Une participante au rassemblement a été hospitalisée, victime d’une supposée fracture à la jambe, deux personnes ont aussi été arrêtées.

«Les activistes anti-Maïdan de Melitopol sont arrivés par quatre autobus à Zaporijié, dans le sud-est de l’Ukraine, afin de manifester contre la destruction d’un monument érigé à la gloire de Lénine. Selon des représentants du ministère de la Défense, l’action a été organisée par l’Union des gauchistes, qui a promis une rémunération aux participants», peut-on lire sur le site de la ville 061.ua.

Des nationalistes ukrainiens ont détruit un monument à la gloire de Grigori Petrovski, révolutionnaire ukrainien de l'Empire russe et homme politique soviétique, à Pervomaïsk, a écrit sur sa page Facebook le chef du parti parlementaire nationaliste Svoboda (Liberté).

Une bagarre entre les policiers et les participants à une manifestation sur Maïdan a eu lieu dimanche à Kiev. Aucune victime n'a été rapportée.

«Un camion qui selon les données préliminaires transportait de l’équipement pour la scène, s’est approché de la maison des Syndicats. Dès qu’il s’est approché, une foule d’une centaine de personnes a accouru vers lui. Mais la police s’est interposée pour faire face à la foule. Aucune victime n’a été rapportée», a fait savoir un correspondant de la chaîne 112 Ukraine présent sur place.

L’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN) n’a aucun lien avec le pogrom qui a eu lieu à Kiev le 20 février, a écrit son chef sur sa page Facebook. «Ce jour-là, les combattants de l’OUN étaient à Nikolaev où ils rendaient hommage à leur frère de combat […] Les gens impliqués dans ce pogrom se font appeler le "bataillon de Kohanovsk" et n’ont rien à voir avec l’OUN». 

Plus tôt, les radicaux de l’OUN ont été accusés d’avoir jeté des pierres sur des bâtiments de Sberbank, d’Alfa Bank et de SKM. Suite à ces faits, des enquêtes ont été ouvertes sous le chef de voyouterie.

Le matin du 21 février, des inconnus ont attaqué le bureau d'une petite chaîne télévisée couvrant la situation sur Maïdan. Il s'agit de la chaîne 17, diffusée sur YouTube.

Selon le producteur général de la chaîne Alexei Koutepov, ses collègues parlent des événements du Maïdan avec une objectivité maximale : «La verité est toujours dangereuse».

«Un gardien a été agressé, Le travail de la chaîne est interrompu. Les gens ayant essayé de kidnapper le journaliste Andrei Pavlovski, sont venus au bureau et ont tout cassé. Ils ont également volé du matériel», a-t-il a écrit sur sa page Facebook.