«J’irai devant le Parlement et proposerai que le peuple britannique décide son futur en Europe par le biais d’un référendum pour ou contre le maintien dans l’Union européenne le jeudi 23 juin», a déclaré David Cameron devant le 10, Downing Street.
Le Premier ministre britannique a en outre indiqué que le gouvernement avait convenu de recommander le maintien du Royaume-Uni «dans l’Union européenne réformée».
«Je ferai campagne avec tout mon cœur et tout mon âme afin de persuader le peuple britannique de rester dans l’Union européenne réformée», a déclaré le chef du gouvernement britannique après avoir conclu un accord avec les autres 27 dirigeants européens.
«Nous sommes plus forts, plus sûrs et meilleurs au sein de l’Union européenne réformée», a souligné David Cameron qui fera une déclaration devant le Parlement le 22 février.
L’accord avec l’UE
Le Premier ministre britannique David Cameron est parvenu à un accord avec l’UE après deux jours de négociations intenses pour obtenir des réformes de la part de Bruxelles. Il pourra ainsi défendre le maintien du Royaume-Uni dans l’Union.
Les responsables européens se sont félicités de l’accord intervenu le 19 février.
Sur Twitter, le président du Conseil européen Donald Tusk a confirmé qu’un accord pour le maintien de la Grande-Bretagne au sein de l’Union européenne avait reçu le soutien unanime de ses 28 Etats-membres.
Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a exprimé sa satisfaction de voir «des mois de dur travail» porter leurs fruits avec la conclusion de ce nouvel accord.
«Le drame est fini» fut la formule explicite postée par la présidente lituanienne Dalia Grybauskaite qui fut la première à annoncer qu’un accord entre les 28 avait été trouvé.
Le Premier ministre tchèque Bojuslav Sobotka, qui représente l’un des quatre pays européens qui ont lutté contre la volonté britannique de limiter les prestations sociales pour les immigrés européens, a qualifié l’accord de «compromis décent».
Pour David Cameron, ce nouvel accord donnera au Royaume-Uni un statut spécial au sein de l’Union européenne.
Est-ce que David Cameron a réussi à obtenir tout ce qu’il voulait ?
Immigration
David Cameron voulait que les immigrés européens attendent quatre ans avant de pouvoir bénéficier du système de prestations sociales britanniques, les empêchant ainsi de demander des allocations pour leurs enfants et de renvoyer ensuite leur famille dans leur pays. Une mesures que les Etats d’Europe de l’Est, qui comptent de nombreux ressortissants au Royaume-Uni, contestaient fermement.
Le nouvel accord institue ainsi un «frein d’urgence» de sept ans avant que les immigrés issus de l’Union européenne nouvellement arrivés au Royaume-Uni puissent bénéficier de certaines prestations sociales britanniques. Le Royaume-Uni pourra en outre réduire le montant des allocations pour enfants d’ici 2020.
Souveraineté
Le Premier ministre britannique a demandé «un carton rouge» qui permettrait aux parlements nationaux d’imposer un véto sur l’élaboration de directives européennes par Bruxelles. Il a aussi appelé l’UE à améliorer le principe de subsidiarité, qui veut que la responsabilité d'une action publique, lorsqu'elle est nécessaire, doit être allouée à la plus petite entité capable de résoudre le problème d'elle-même.
Le nouvel accord indique que l’UE «reconnaît que le Royaume-Uni […] n’est pas commis à la poursuite de l’intégration politique dans l’Union européenne». Le texte ajoute que toutes «ces références à une union plus étroite ne s’appliquent pas au Royaume-Uni». David Cameron a obtenu sa clause «carton rouge», mais pour être valable, elle nécessitera le soutien 55% des 28 parlements nationaux, ce qui la rend difficile à mettre en pratique. Au niveau du principe de subsidiarité, David Cameron doit proposer de nouvelles mesures qui serviront à protéger la souveraineté britannique.
Gouvernance économique
David Cameron a demandé une série de «règles juridiquement obligatoires», notamment que l’UE reconnaissance avoir plus d’une seule monnaie et que les pays qui ne font pas partie de la zone euro ne subissent pas de discriminations.
Le Premier ministre britannique a déclaré que l’UE avait «pour la première fois» reconnu davantage qu’une seule monnaie. Cependant, le chef de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a insisté sur le fait que cet accord ne conférait aucunement à Londres un droit de veto sur les questions qui relèvent des pays de la zone euro. «Le texte l’indique très clairement», a souligné Jean-Claude Juncker.
Compétitivité
David Cameron a dit à Donald Tusk qu’il voulait réduire la bureaucratie pour les entreprises. Il a aussi appelé l’Union à continuer d’assurer la libre circulation des capitaux, des marchandises et des services pour stimuler l’économie.
Jean-Claude Juncker a fait de l’amélioration de la compétitivité de l’UE l’une de ses priorités.
Des négociations marathon harassantes pour tout le monde
Les négociations ont duré des heures, pour se terminer vers cinq heures du matin. Comme les détails ont été soigneusement examinés et discutés, les négociateurs n’ont eu que peu de temps pour manger.
Même Angela Merkel, poussée par la faim, est sortie de la salle de négociations pour s’emparer d’un paquet de chips.