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Une guerre contre la Russie ? Les USA déploient des chars dans des caves secrètes norvégiennes

Les Etats-Unis ont dissimulé du matériel militaire dans des caves secrètes norvégiennes qui datent de la guerre froide, a fait savoir CNN. L’OTAN entend ainsi contenir la Russie que l’Alliance soupçonne de vouloir l’agresser.

Le Corps des marines des Etats-Unis a déployé des chars, de l’artillerie et des équipements logistiques à l’intérieur des grottes secrètes norvégiennes près de la frontière russe, a affirmé le colonel William Bentley sur la chaîne de télévision CNN.

Pour le Pentagone, cette mesure «accélère la capacité de soutenir des opérations lors d’une crise». Selon Washington, la crise englobe les nouvelles tensions apparues entre la Russie et l’OTAN et la Norvège, membre de l’Alliance atlantique partage plus de 200 kilomètres de frontière avec la Russie.

Oslo ne semble rien avoir contre le renforcement militaire de l’OTAN sur son territoire. En octobre dernier, le chef de la Défense norvégienne, l’amiral Haakon Bruun-Hanssen avait déclaré aux journalistes que la Russie avait montré qu’elle voulait utiliser sa force militaire pour atteindre ses ambitions politiques.

Pour les personnes bien renseignées, l’existence de ces grottes climatisées en Norvège n’est pas si secrète que cela. En 1981 déjà, en pleine guerre froide, les Etats-Unis y avaient déployé leurs équipements pour soutenir les forces de l’OTAN contre l’Union soviétique.

Après la guerre froide, les Etats-Unis ont jugé qu’il était irrationnel d’entretenir ce complexe de grottes et depuis les années 1990, la Norvège a pris à sa charge les dépenses liées à l’entretien de ces sites.

A l’heure actuelle, une centaine d’employés norvégiens et américains y travaillent même s’ils disposent d’assez de matériel militaire pour 15 000 marines, solde des équipements stockés au moment des opérations militaires américaines en Irak.

A l’occasion de l’exercice militaire de l’OTAN Cold Response (Réponse froide), 6 500 véhicules militaires seront déployés en Norvège pour observer la réaction du matériel et des personnels dans le froid.

En février, le Pentagone a publié un projet de budget pour 2017 où 3,4 milliards de dollars doivent servir à «contenir l’agression russe contre les alliés européens de l’OTAN». En 2016, ce chiffre n’était «que» de 789 millions de dollars.

Moscou a réagi

La réaction russe ne s’est pas fait attendre. La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a déjà estimé que cette soi-disant menace russe n’était «pas une mauvaise affaire» pour les Etats-Unis.

L’ambassadeur de Russie aux Etats-Unis, Sergueï Kislyak, a pour sa part déclaré que les nouvelles dépenses militaires américaines étaient «décevantes». «C’est ce qui provoquera le plus de tensions, de potentielles difficultés supplémentaires dans nos relations… Ce n’est pas l’apaisement [des alliés américains en Europe], mais une construction militaire près de nos frontières», a-t-il confié à l’agence de presse russe RIA Novosti.

Le vice Premier ministre russe, Dmitri Rogozine, a de son côté tweeté : «Et ils nous ont encore laissé une peinture rupestre : Les Russes arrivent !» Puis il a ajouté : «Dans 1000 ans, les descendants des archéologues russes le trouveront et se réjouiront de la russophobie des anciens américains de l’âge de la pierre dans les grottes».

Mais qui suscite les tensions ?

L’OTAN accuse constamment la Russie d’aggraver ses relations avec l’Occident et de l’agresser. Mais rien qu’au mois de février, l’Alliance a déclaré à plusieurs reprises qu’elle allait intensifier sa présence militaire à proximité des frontières russes.

On a donc appris le 15 février que les forces aériennes américaines enverraient six chasseurs F-15 en Finlande au printemps 2016 pour participer à des exercices militaires près de la frontière russe. Des exercices de cette ampleur n’ont jamais eu lieu en Finlande qui n’est pas membre de l’OTAN.

Le 10 février, le secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg, a déclaré que l’OTAN entendait accroître ses contingents militaires dans l’Est de l’Europe près des frontières russes. Il s’agit du déploiement de 6 000 soldats de l’OTAN.

Le 9 février, The Daily Telegraph a écrit que l’OTAN redoutait que Moscou ne puisse organiser une «guerre hybride» ou même une invasion à grande échelle des pays baltes et des Etats de l’Est et du Sud de l’Europe. A cet effet, des unités supplémentaires seront déployées en Estonie, en Lettonie, en Lituanie, en Pologne, en Roumanie et en Bulgarie.

Le 4 février, on a appris que la Suède avait remilitarisé son ancienne base de l’époque de la guerre froide sur l’île de Gotland, à cause de la menace que constitue l’aviation russe.

En savoir plus : La Suède remilitarise l’île de Gotland située à proximité des côtes russes

Le 3 février la chaîne de télévision BBC a diffusé un film dans lequel la Russie envahit le territoire de la Lettonie et entre en conflit direct avec l’OTAN.