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L'UE rechercherait des solutions techniques pour repérer les réfugiés

Les autorités européennes se seraient adressées aux développeurs d'applications mobiles et de systèmes de surveillance afin de trouver des moyens techniques permettant suivre et de gérer le flux des migrants, annoncent des journalistes britanniques.

La recherche de moyens techniques pour gérer les flux de réfugié aurait été discutée lors d'une rencontre organisée en janvier dernier sur l'île de Lesbos par Frontex, l'agence de surveillance des fronières extérieures de l'Union européenne (UE), l'agence EU-LISA en charge des systèmes informatiques à large échelle et EASO, le Bureau européen d'appui pour l'asile.

Selon le journal britannique The Guardian, des représentants des pays membres de l'UE ont également participé aux discussions, ainsi que des dirigeants d'entreprises de haute technologie.

L'un des participants, principal responsable de projets chez Unisys, Rudolph De Schipper, a expliqué que l'UE recherchait des solutions rapides pour régler la crise migratoire. «Lors de la rencontre, ils ont demandé des moyens qui pourraient être déployés et lancés dans quelques mois», a-t-il ajouté.

Certains développeurs ont déjà présenté leurs projets. Ainsi, Unisys déclare avoir des solutions techniques permettant d'empêcher les migrants d'entrer en Europe et de décourager ceux qui veulent traverser le mer Méditerranée. D'après l'entreprise américaine, il serait possible de repérer les réfugiés avant même que ces derniers ne quittent les zones de conflit.

Des cartes à puces spéciales donnant accès à des services, par exemple à de la nourriture ou à un logement, seraient distribuées à ceux qui ont réussi à atteindre l'Europe et permettraient de les suivre à la trace. Une autre solution consisterait en une application mobile gratuite, donnant des informations utiles aux migrants. Mais les critiques trouvent cette idée peu efficace car il faudrait encourager les réfugiés à installer des applications dont ils n'ont pas vraiment besoin.

Cette initiative de l'UE ne trouve pas de soutien auprès des groupes qui viennent en aide aux réfugiés, indique The Guardian. «Les décideurs européens et les autorités frontalières sont inquiets de ne pas pouvoir arrêter l'immigration, ils cherchent donc des solutions techniques. C'est un développement effrayant. C'est une nouvelle forme de la surveillance», a averti Maurice Stierl du groupe WatchTheMed Alarm Phone.

Actuellement, les pays de l'UE utilisent le système Eurodac pour collecter les empreintes digitales des réfugiés qui arrivent en Europe, un système qui, selon, Unisys ne permet pas de récolter des données détaillées ni de gèrer un grand nombre de migrants.