Grâce à un service de ferries régulier, la ville de Zeebruges est directement reliée au Royaume-Uni, où les migrants illégaux aspirent à s’établir. C’est pour cette raison qu’elle risque d’être prise d’assaut par les migrants. Depuis le mois de décembre dernier, on recense l’arrivée de 200 migrants sans papiers par semaine, alors que jusque-là, on en comptait 200 par mois.
Les autorités belges ont interdit à quiconque, citoyens ou réfugiés, de camper dans les rues. Une décision qui a poussé un prêtre de la ville, Fernand Maréchal, à ouvrir ses portes aux réfugiés. Certains de ceux qu’il héberge affirment être des chrétiens qui ont fui des persécutions religieuses en Iran. Ils sont arrivés ici en passant d’abord par le camp de la Jungle, à Calais. «Les passeurs à Calais demandent 10 000 livres à un homme aisé pour le faire passer au Royaume-Uni. Nous n’avons pas d’argent, c’est pourquoi nous avons choisi d’essayer depuis la Belgique», a confié l’un des migrants à RT.
Le gouvernement belge a demandé à ses citoyens de ne pas nourrir les migrants pour éviter d’en attirer davantage dans la région. Il se refuse aussi à installer des équipements sanitaires, comme des douches ou des toilettes.
Une attitude que l’homme d’église ne comprend pas. «Ils pensent que si je leur donne de la nourriture, le problème s’aggravera. Mais ce n’est pas vrai. Si l’on ne leur donne pas de nourriture, ils en chercheront et finiront par en voler. La majorité des migrants qui sont ici veulent aller en Grande-Bretagne. Ils répètent : "Angleterre, Angleterre, Angleterre"», a-t-il confié à RT.
Les politiciens belges tirent déjà la sonnette d’alarme. Ils s’inquiètent du fait que Zeebruges devienne une cible facile pour ceux qui veulent entreprendre la traversée illégale qui les amènera au Royaume-Uni. Le gouverneur de cette région a même demandé l’appui d’unités de cavalerie et des effectifs de police supplémentaires pour accroître la protection du port. Les autorités redoutent que Zeebruges puisse connaître le sort des ports français de Calais ou de Dunkerque.
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Le maire de Zeebruges, Renaat Landuyt, a déclaré que le gouvernement avait une position ferme sur l’arrivée de nouveaux immigrés illégaux. «Ils n’ont pas besoin de guerres, ils doivent respecter la loi. C’est tout. Chaque jour, nous essayons de nous assurer que tout le monde respecte la loi. Les mesures pour le maintien de la sécurité ont été accrues, nous avons reçu de l’aide des autorités fédérales et, pour le moment, il n’y a pas vraiment de problème», a-t-il déclaré à RT.
Pour certains habitants toutefois, il y a des problèmes, comme ils en ont fait part à RT : «Les gens ont peur à cause des réfugiés [...] Vous avez besoin d’aide ? Demandez aux autorités et elles vous aideront. Sinon, vous êtes illégal, nous sommes une communauté organisée et il faut la respecter [...] Les Belges ne sont pas d’accord avec les camps. Ils n’accepteront pas les camps en Belgique.»
Comme le reste de l’Europe, la Belgique est, elle aussi, frappée par une importante crise migratoire. Au cours des dix dernières années, le plat pays a accueilli environ 17 000 demandeurs d’asile par année. En 2015, près de 30 000 personnes ont obtenu le droit d’asile. Au total, 50 000 demandes d’asile ont été déposées dans un pays qui compte six fois moins d’habitants que la France. Les autorités belges affirment lutter pour faire face à cet afflux de migrants, dont un très grand nombre sont attirés par le généreux système de protection sociale.