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L’UE a levé les sanctions pesant sur la Biélorussie et son président Loukachenko

Le Conseil des Affaires étrangères de l'UE a décidé lundi à Bruxelles de lever la plupart des sanctions imposées à la Biélorussie pour atteintes aux droits de l'Homme, y compris celles visant le président du pays», indique Interfax.

«L'UE ne prolongera pas ses mesures restrictives (sanctions, ndlr) contre 170 individus et trois entreprises», privés de visas et dont les avoirs étaient gelés en Europe, a indiqué la source européenne à l’agence d’information. La décision a été adoptée à l'unanimité, selon cette source.

L’information sur la levée partielle des sanctions a été confirmée lors d’une conférence de presse tenue par le ministre des Affaires étrangères allemand Frank-Walter Steinmeier. Il a noté que la condition préalable à cette levée était la libération de tous les prisonniers politiques du pays.

«Bien entendu, nous ne sommes pas naïfs au point de croire que la Biélorussie changera en une journée. Nous allons suivre [les événements]. J'espère que cela nous permettra d'avoir une politique plus constructive envers la Biélorussie», a-t-il expliqué.

Toutes les sanctions édictées par Bruxelles contre la Biélorussie ne sont toutefois pas levées. «L'embargo sur les armes et les mesures restrictives contre quatre individus listés en lien avec les disparitions non résolues de deux hommes politiques de l'opposition, un homme d'affaires et un journaliste, seront prolongés pour une période de douze mois», a précisé la source.

Le «dernier dictateur d’Europe» ne l’est plus

L’Union européenne et les Etats-Unis ont interdit en 2006 l’entrée sur leurs territoires au président Loukachenko. Cette interdiction a ensuite été reconduite chaque année.

Un jour, il a été qualifié par les Etats-Unis de «dernier dictateur d'Europe», et inscrit sur la «liste noire» de l'UE en janvier 2011, en protestation contre la répression violente qui avait suivi sa réélection fin 2010.

L'UE avait déjà suspendu fin octobre 2015 l'application de ces sanctions, en réponse à la libération de la part de Minsk de prisonniers politiques que les Européens réclamaient de longue date.

Accusé pendant des années de graves violations des droits de l'Homme, de réprimer l'opposition et de museler la presse, Loukachenko a multiplié les signes d'ouverture en 2015. Alors que la crise ukrainienne a éclaté, il s’est imposé comme médiateur entre la Russie et l'UE et a accueilli à Minsk des pourparlers de paix entre Kiev et les représentants des régions de Donetsk et de Lougansk.