La tension est à son paroxysme. Farouchement hostile à Damas, allié de Moscou et de Téhéran, l'Arabie vient de déployer des avions en Turquie et se dit prête à une opération terrestre en Syrie si les Etats-Unis acceptent d'en prendre la tête.
Hier, des forces armées de 20 pays ont commencé à arriver dans le nord de l'Arabie Saoudite pour les plus importantes manoeuvres jamais organisées dans la région, a annoncé Riyad, qui se pose en chef de file de cette nouvelle coalition antiterroriste.
Baptisé Tonnerre du Nord, l'exercice implique des forces terrestres, aériennes et navales. Selon l'agence officielle saoudienne SPA, il constitue un signal fort de la volonté des pays participants de préserver la sécurité de la région.
Dotée d'un centre de commandement basé à Riyad, la coalition est censée soutenir des opérations militaires dans la lutte contre le terrorisme par l'échange d'informations et, si nécessaire, le déploiement de troupes.
Le début et la durée des manoeuvres n'ont pas été précisés par l'agence qui les qualifie toutefois du «plus important exercice militaire dans la région», compte tenu des pays participants, au nombre de 20, et de la nature des armes et des équipements engagés.
L'Egypte, la Malaisie, le Pakistan, le Maroc, le Tchad, le Sénégal et les pays arabes du Golfe participent à ces manoeuvres, selon la SPA.
Paradoxalement, l'agence ne mentionne pas la coalition anti terroriste de 35 pays, formée par l'Arabie Saoudite en décembre dernier pour contrer les groupes djihadistes, notamment en Syrie et en Irak : l'Arabie saoudite fait déjà partie de la coalition internationale qui combat Daesh depuis plus de 18 mois en Syrie et en Irak.
La SPA se contente d'écrire que l'exercice «vient rappeler que l'Arabie saoudite, ses frères et ses amis se tiennent ensemble pour faire face à tous les défis et pour sauvegarder la paix et la stabilité de la région».