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«Une opération terrestre en Syrie signifierait la guerre» et autres déclarations de Dmitri Medvedev

A la veille de la Conférence sur la sécurité de Munich, le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a accordé une interview à la chaîne Euronews où la question syrienne, l’Ukraine ainsi que les relations occidentales ont été abordées.

Sur la Syrie

Interrogé sur la question syrienne qui domine aujourd’hui l’agenda international, le Premier ministre a appelé à la coopération de toutes les parties impliqués, prévenant du danger d’une guerre sans fin en Syrie dans le cas où les pays n’arrivent pas à s’entendre sur le sujet.

«S’il [le secrétaire John Kerry] veut avoir une longue guerre [en Syrie], alors là, bien sûr, on peut y mener des opérations terrestres et tout le reste. Mais pas besoin de faire peur à quiconque. Il faut discuter dans le même sens que les négociations menées avec Lavrov, au lieu de dire que si quelque chose ne se passe pas selon un scénario donné, alors nous, avec d’autres pays arabes, allons mener une opération terrestre», a confié Dmitri Medvedev.

En conclusion, il a noté que personne n’avait intérêt à ce qu’une nouvelle guerre éclate. «Et une opération terrestre, c’est une longue guerre à part entière. C’est de ce principe qu’il faut partir.»

Sur le président Assad

Quant au sort du président syrien, Medvedev a expliqué que ce n’est pas Bachar el-Assad que la Russie soutient mais les relations amicales avec le gouvernement syrien, qui se sont développées avant sa présidence, durant le mandat de son père.

«Nous partons simplement du principe qu’en ce moment, il n’y a pas d’autre pouvoir légitime en Syrie à l’exception de Bachar el-Assad. Peu importe s’il plaît ou déplaît à certains, il est le président en activité. Si on l’arrache à sa fonction, il y aura le chaos, et c’est ce que nous avons constaté à plusieurs reprises avec des pays du Moyen-Orient, lorsque certains pays se sont disloqués, comme cela s’est passé avec la Libye».

Sur les relations avec l’Occident

Après avoir noté que la Russie cherchait à entretenir des bonnes relations avec les Etats-Unis ainsi qu’avec l’Union européenne, qui est son partenaire commercial le plus important, Medvedev a insisté sur le fait que ce n’était pas dans les intérêts du Kremlin de maintenir des tensions.

«Si au départ, on nous dit qu’on ne veut pas discuter avec nous, alors bien sûr, les premiers pas vers le rétablissement de ces relations doivent être faits par ceux qui les ont interrompues. Mais, nous sommes prêts à discuter de tous les sujets», a-t-il expliqué.

Sur les sanctions

En abordant la question des sanctions, le Premier ministre a souligné leur inutilité, indiquant que le volume d’affaires entre l’Union européenne et la Russie était le premier à en souffrir passant de 450 milliards d'euros encore il y a peu, à 217 milliards d'euros aujourd’hui.

«Ce n’est pas nous qui avons inventés ces sanctions, ce n’est pas à nous de commencer à les lever. On a toujours tenté de faire pression sur nous au moyen de sanctions. Cela avait déjà été le cas à plusieurs reprises pendant la période soviétique. Cela n’a abouti à rien sauf à des pertes économiques. Et c’est ce qui se produit dans le cas présent», a-t-il noté, appelant les dirigeants occidentaux à faire preuve de courage et y mettre fin, ce à quoi la Russie répondra de la même façon.

Sur le conflit ukrainien

Selon le chef du gouvernement russe, la chose qui importe aujourd’hui, et qui permettra de mettre fin au conflit ukrainien, c’est la résolution politique et juridique des objectifs qui découlent des accords de Minsk. Et c’est Kiev qui en est responsable, a-t-il confié, en les appelant à le faire au nom de l’avenir de l’Ukraine.

«Si l’Ukraine considère le Sud-Est comme faisant partie de son territoire, c’est leur contexte juridique, c’est leur compétence, c’est leur habilité, l’habilité du président, du parlement et du gouvernement ukrainien», a-t-il expliqué.

Malheureusement, les autorités ne sont pas pressées sur ce sujet, a signalé Dmitri Medvedev. «Ils disent que c’est difficile pour eux, qu’ils n’arrivent pas à parvenir à un accord, que cela menace la stabilité de l’édifice politique tout entier.»