La Maison Blanche a réagi rapidement par la voix du porte-parole du Département d’Etat, John Kirby. Celui-ci a déclaré que les Etats-Unis avaient «exhorté la Turquie à cesser ces tirs» d’artillerie contre les groupes kurdes et l’armée gouvernementale syrienne. Kirby a toutefois ajouté qu’il avait également demandé aux Kurdes syriens de «ne pas profiter de la confusion en s'emparant de nouveaux territoires».
Plus tôt dans la semaine, le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est offusqué du soutien affiché par les Etats-Unis à l’égard des Kurdes combattant en Syrie.
Sur Twitter, un internaute sarcastique a dénoncé la faiblesse de la réaction américaine.
Un autre Twittos a qualifié la manœuvre turque de «provocation» envers la Russie, qui combat Daesh en Syrie, estimant qu’Ankara se sent protégé par son statut de membre de l’OTAN.
L'attitude ambiguë de la Turquie dans la lutte contre les terroristes de Daesh a aussi été pointée du doigt puisque les groupes kurdes, ainsi que l'armée syrienne, frappés par Ankara, combattent les djihadistes dans la région.
«C’est ainsi qu’Erdogan entend lutter contre Daesh, on imagine avec des troupes au sol», a remarqué ironiquement un internaute, faisant référence à la récente annonce de l’Arabie saoudite et de la Turquie de lancer une opération conjointe en Syrie, où Ankara n'exclut pas d'envoyer des combattants au sol.
Du côté des politiques français, le président du Front de Gauche Jean-Luc Mélenchon a été l’un des premiers à réagir, qualifiant les frappes de la Turquie de «honte». Samedi soir, en revanche, ni l’Elysée, ni son ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault n’avaient réagi.
Un internaute a également accusé le gouvernement turc d'une fois de plus «voler au secours de Daesh avec le soutien de la France».
Enfin, l'hypothétique adhésion des Turcs à l'Union européenne a été qualifiée de «folie» par un Twittos.
Quelques jours après que la Russie et les Etats-Unis se soient mis d’accord sur une «cessation des hostilités» prochaine, le secrétaire d’Etat américain John Kerry, de passage à Munich, a prévenu que la situation en Syrie en était à un «moment charnière» entre guerre et paix.