Mardi 16 février
La Turquie a demandé à ses partenaires de la coalition internationale, dont les Etats-Unis font partie, de prendre part à une opération terrestre conjointe en Syrie afin de mettre la fin au conflit, a fait savoir un responsable turc mercredi.
«La Turquie ne va pas mener une opération terrestre unilatérale. Nous demandons à nos partenaires de la coalition qu’une opération au sol soit conduite. Nous en discutons avec nos alliés», a indiqué le responsable lors d’un briefing à Istanbul.
Selon l’officiel, il est maintenant impossible de mettre un terme à la guerre sans une telle opération, il a cependant ajouté que la Turquie ne lancerait pas d’offensive à elle seule.
La Turquie a continué son tir en représailles contre les Kurdes pour le quatrième jour, a annoncé l'agence d'information Reuters en citant les sources sur place.
Lundi 15 février
Selon une source au sein de l’opposition syrienne, les combattants kurdes ont lancé lundi l’assaut sur la ville syrienne de Tall Rifaat, contrôlée par les terroristes, et située à 20 kilomètres de la frontière turque dans la province d’Alep.
La source a indiqué à l’agence russe RIA Novosti que c’est dans cette ville que se trouve l’un des plus importants bastions du groupe terroriste Front al-Nosra.
Selon une source dans l’opposition syrienne, les militants Kurdes ont lancé lundi l’assaut sur la ville syrienne de Tall Rifaat, contrôlée par les terroristes et située à 20 kilomètres de la frontière turque dans la province d’Alep.
La source a indiqué à l’agence russe RIA Novosti que c’est dans cette ville que se trouve l’un des plus importants bastions du groupe terroriste Front al-Nosra.
Lors de sa visite à Kiev, le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a accusé la Russie de se comporter «comme une organisation terroriste» en Syrie, brandissant la menace d'une «riposte» turque «extrêmement résolue».
«Si la Russie continue de se comporter comme une organisation terroriste forçant la population civile à fuir, nous lui opposerons une riposte extrêmement résolue», a-t-il lancé lors d'une conférence de presse, selon des propos traduits en ukrainien.
En réponse à l’ultimatum d’Ankara, les Kurdes syriens ont indiqué qu'ils ne quitteront pas la base aérienne de Minneh, situé dans le Kurdistan syrien.
Le Premier ministre Ahmet Davutoglu a une nouvelle fois lancé un ultimatum aux forces d’autodéfense des Kurdes syriens en leur demandant de quitter l’aéroport de Minneh au nord de la Syrie, près de la frontière avec la Turquie, menaçant de détruire leurs infrastructure s’ils ne le font pas.
Entretemps, la Turquie prétend avoir ciblé les Kurdes pour le troisième jour consécutif après l’attaque sur un poste de sécurité frontalier lundi matin.
«Aujourd’hui notre avant-poste de sécurité frontalier dans la région de Hatay à la frontière syrienne a été attaqué. Des coups de feu ont été tirés en réponse», a fait savoir le porte-parole du ministère des Affaires étrangères turc Tanju Bilgic.
Un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères a appelé tous les partis à faire preuve de retenue pour que l’accord de Munich sur la Syrie n’échoue pas.
«La Turquie continue de favoriser la pénétration illégale sur le territoire syrien de nouveaux groupes de djihadistes et de mercenaires armés afin de renforcer les rangs du Front al-Nosra, de Daesh et d’autres organisations terroristes, éprouvés par les combats», a annoncé le ministère russe des Affaires étrangères lundi.
Le ministère a précisé que via la frontière, des combattants blessés et des bandes dépareillées sont rapatriés en Turquie où ils vaquent, se reposent, avant d’être remobilisées.
La Turquie est obligée de respecter les accords sur la baisse des tensions en Syrie conclus à Munich et à Genève, a rappelé la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini.
«Il y a quelques jours nous tous, y compris la Turquie, nous avons tous discuté du cessez-le-feu et la désescalade des tensions en Syrie. Toutes les forces, y compris la Turquie, doivent maintenant agir à cet encontre», a déclaré Federica Mogherini.
Le ministre turc de la Défense Ismet Yilmaz a démenti les informations sur l’entrée des soldats turcs sur le territoire syrien pendant le week-end, en ajoutant qu’Ankara n’envisage pas l’envoi de troupes dans la Syrie, a annoncé l’agence publique Anadolu lundi.
Le ministre syrien des Affaires étrangères a déclaré que 12 camions munis de mitrailleuses ont traversé la frontière entre la Turquie et la Syrie. D’après Damas, les camions transportaient également environ 100 personnes, dont une grande partie seraient «des militaires turcs», selon le communiqué du ministère cité par l’agence Sanaa.
Dimanche 14 février
La France a appelé dimanche à la «cessation immédiate des bombardements» en Syrie, par la Turquie dans les zones kurdes et par Damas et ses alliés dans tout le pays, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Exprimant «sa préoccupation à l’égard de la dégradation continue de la situation dans la région d'Alep et au nord de la Syrie», la France «appelle à la cessation immédiate des bombardements, ceux du régime et de ses alliés sur l’ensemble du pays, et ceux de la Turquie dans les zones kurdes», selon le texte.
«La priorité absolue va à l’application du communiqué de Munich et de la résolution 2254 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, comme à la lutte contre Daesh», ajoute le communiqué.
Selon la chaîne de télévision libanaise Al-Mayadeen, l’artillerie turque a de nouveau ouvert le feu sur deux villages au nord de la province syrienne d’Alep. L’information indique qu’il s’agit de villages situés dans les environs de la ville d’Afrin, non loin de la frontière turque. Quant à un éventuel bilan humain, aucune donnée n’a été fournie.
Dans une conversation avec le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu, le vice-président des Etats-Unis Joe Biden a appelé la Turquie à cesser ses frappes d'artillerie sur le territoire syrien, a annoncé la Maison-Blanche.
L'armée turque a bombardé, pour la deuxième journée consécutive, des positions des combattants kurdes en territoire syrien, en riposte à des tirs provenant de ces positions, a annoncé dimanche l'agence progouvernementale turque Anatolie.
Des positions des Forces démocratiques syriennes (FDS), regroupant des combattants arabes et kurdes syriens, aux environs de la ville syrienne d'Azaz ont été bombardées au mortier depuis le côté turc de la frontière, a précisé l'agence.
Les bombardements turcs en territoire syrien constituent un «soutien direct aux groupes terroristes», a estimé l’administration syrienne dans une lettre à destination de l’ONU, citée par la télévision publique.
La lettre a été adressée aux Nations unies en réponse aux attaques turques sur le nord de la Syrie, où les forces affiliées aux Kurdes se sont emparées de plusieurs zones ces derniers jours. Le gouvernement de Damas a appelé l’ONU dans ce document à agir pour «arrêter les crimes de la Turquie».
Le parti des Kurdes syriens (PYD) a rejeté ce dimanche les demandes de la Turquie sur le retrait de ses combattants et des membres des groupes alliés de leurs positions près de la frontière avec la Turquie, qui ont subi samedi des tirs d’artillerie de l’armée turque, a annoncé l’agence Reuters en citant le coprésident du PYD Saleh Muslim.
«La Turquie n’avait aucun droit d’intervenir dans les affaires internes de la Syrie», a fait savoir le responsable à l’agence, en ajoutant que les Syriens résisteront à toute intervention turque dans le pays.
Saleh Muslim a encore précisé que la base aérienne ciblée par les forces turques samedi était contrôlée par le Front al-Nosra, affilié à Al-Qaïda, avant que les combattants du PYD ne s’en sont emparés la semaine dernière.
L’armée turque aurait de nouveau attaqué le territoire syrien, a raconté à RIA Novosti une source militaire. L’artillerie d’Ankara aurait bombardé la ville de Deïr Djamal dans le nord de la province d’Alep, ainsi que les positions de l’armée syrienne près de la montagne Alia dans le nord-ouest de la province de Lattaquié, a précisé la source.
Un responsable kurde a confirmé à Reuters que les bombardements ont visé une base aérienne au sud d’Azaz.
Les bombardements turcs ont visé la base aérienne de Menagh et le village voisin de Maranaz, où «plusieurs civils ont été blessés», a raconté un journaliste local Barzan Iso à RT. Il a ajouté que les forces kurdes et leurs alliés au sein des «forces démocratiques syriennes» s’étaient emparés de la base ce jeudi, alors qu’elle a été contrôlée depuis août 2013 par le groupe de rebelles islamistes Ahrar ash-Sham. Le journaliste a précisé que les combattants de ce groupe bénéficient du soutien des terroristes d’Al-Qaïda et de groupes extrémistes d’origine turque.
Ahrar ash-Sham a recruté des adolescents pour organiser des attentats dans les provinces de Damas, de Homs et de Lattaquié, selon les données du ministère russe de la Défense fournies des forces de l’opposition syrienne.
La Turquie aurait ouvert le feu sur les forces gouvernementales à Lattaquié, a rapporté une source militaire à l'agence russe RIA Novosti.
L’artillerie turque a ouvert le feu sur les positions de l’armée syrienne dans la région de la montagne Alia dans le sud-ouest de la province de Lattaquié. Quelques obus sont arrivés depuis le territoire turc», a rapporté la source de l’agence.
La vidéo présumée des frappes turques contre les Kurdes. Cependant, on ne peut pas confirmer son authenticité.
Le photo des frappes turques contre les Kurdes
«Nous avons pressé les Kurdes syriens et d'autres forces affiliées au PYD (Parti kurde de l'union démocratique) à ne pas profiter de la confusion en s'emparant de nouveaux territoires. Nous avons aussi vu des informations concernant des tirs d'artillerie depuis le côté turc de la frontière et avons exhorté la Turquie à cesser ces tirs», a protesté le porte-parole du département d'Etat, John Kirby.
La Maison Blanche demande à la Turquie d'arrêter de frapper les Kurdes et le gouvernement syrien, rapporte l'AFP.
Samedi 13 février, l'armée turque a bombardé des cibles à proximité de la ville de Azaz, dans le nord-ouest de la Syrie, ont rapporté des sources kurdes sur place à RT.
Le Premier ministre de la Turquie, Ahmet Davutoglu, a revendiqué l'action et a déclaré que les milices kurdes syriennes devaient se retirer de la région d'Azaz, sur le territoire de la Syrie. Il a expliqué que les frappes avaient été menées en «représailles» et sous la règle d’engagement de l’armée.
L'agence de presse officielle turque, Anatolie, affirme en outre que des cibles du gouvernement de Syrie, dans le nord-ouest du pays, auraient également été touchées dans une offensive séparée. Cette source assure que l'armée turque ripostait à des tirs provenant des forces gouvernementales syriennes contre un poste militaire du sud de la Turquie.
Le bombardement a continué durant plus de trois heures, presque sans interruption. Les forces turques ont effectué, depuis la frontière, des tirs de mortier et de missiles en direction du gouvernorat d'Alep, a rapporté la source kurde avant de préciser qu'il y avait des victimes, dont le nombre exact reste pour l'instant inconnu.
Des tirs d'obus auraient également visés les villages de Malikiya et Tannab, d'après le témoignage d'une autre source à RT.
Plus tôt dans la journée de samedi, le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu avait menacé de lancer une action militaire en Syrie contre le PYD, considéré par Ankara comme une organisation terroriste.
Ahmet Davutoglu avait déclaré : «Nous pouvons si besoin prendre en Syrie les mêmes mesures qu'en Irak et à Qandil», lors d'un discours télévisé prononcé à Erzincan (est), en référence aux bombardements opérés en 2015 contre le Parti des travailleurs kurdes (PKK) dans cette montagne du nord de l'Irak qui est leur bastion. «Nous attendrions de nos amis et alliés qu'ils nous soutiennent», a-t-il ajouté.
Les Kurdes syriens sont activement engagés dans la lutte contre le groupe terroriste Daesh et ont été récemment qualifié de «l’une des [forces] les plus efficaces» de lutte contre les djihadistes en Syrie par John Kirby, le porte-parole du Département d’Etat américain.
Quant au PYD, les Etats-Unis l’ont qualifié de «partenaire important» dans la lutte contre l’Etat islamique, rajoutant que le soutien américain aux combattants kurdes «continuera».