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«Mon cher David» : la sérénade de Merkel à Cameron pour que le Royaume-Uni reste dans l'UE

Lors d'un dîner à Hambourg, la chancelière allemande, sur son trente-et-un, a fait un disours très avenant envers David Cameron, lui demandant à ce que le Royaume-Uni reste dans l'UE, à quelques mois du référendum qui devra trancher sur la question.

Tout en dégustant de fins et succulents mets issus de la gastronomie d'outre-Rhin, les deux chefs d'Etats, entourés de près de 370 dignitaires de la ville de Hambourg, ont pu débattre sur une question cruciale : l'avenir du Royaume-Uni au sein de l'Union européenne. 

Car le cauchemar de la chancelière serait de voir les britanniques jeter l'éponge sur le rêve européen et revenir à un protectionisme national, à la suite du référendum qui devra se teni courant 2016.

C'est pourquoi, une fois les invités attablés devant le festin, elle a décidé de déclarer sa flamme (politique !) à son cher David.

«Mon cher David» fut en effet sa phrase de préambule à un discours digne d'une vraie Saint-Valentin et lors duquel elle n'a pas manqué d'user de tous ses attributs (politiques !). Au menu, stabilité, libre-échange et bien entendu, avenir de l'UE, qui selon Angela Merkel, dépend pour beaucoup de la présence du Royaume-Uni en son sein, en véritable pilier inébranlable.

Pour la chancelière, la capacité de l'Union européenne à faire des compromis envers le Royaume-Uni est d'une importance existentielle. «Je souhaite pour le Royaume-Uni de rester un membre actif d'une Union européenne couronnée de succès», a martelé Angela Merkel.

Loin d'être la seule à souhaiter que les relations germano-britanniques au sein de l'UE restent bonnes, elle a été copieusement applaudie dans une standing ovation qui a résonnée durant plusieurs minutes dans le Rathaus (Hotel de ville) hambourgeois.

Tout ouïe, David Cameron a rappelé qu'il était bien entendu favorable à ce que l'aventure européenne continue pour Londres et espérait bien que le référendum qui devra trancher sur la question répondra à ses attentes. 

«Je ne veux pas que le Royaume-Uni tire le pont-levis et se retire du monde», a-t-il déclaré en réponse au discours enflammé de Merkel. «Tout comme je crois que la Grande-Bretagne sera plus sûre et plus prospèree dans une UE réformée, il est également dans les intérêts de l'UE de garder sa deuxième plus grande économie, sa plus grande puissance de défense et une force diplomatique majeure dans le monde entier», a-t-il poursuivi.

Inutile de préciser que la réponse du Premier ministre britannique a reçu un accueil triomphal. Là aussi, les murs du Hamburger Rathaus ont vibré. Pour courtiser la diplomatie britannique, Hambourg était par ailleurs un lieu de choix. Considérée comme la plus anglaise des villes allemandes, Hambourg entretient des relations avec le Royaume-Uni depuis le XIIIe siècle.

Il y a un peu plus de 100 ans, le roi Edouard VII d'Angleterre s'était rendu dans la ville sur la Hanse, dans une tentative de renforcer les liens entre les deux nations. Si sa visite fut un succès, on ne peut pas dire que ce dernier fut très durable. En effet, la Première Guerre Mondiale éclata peu de temps après.