La 52ème Conférence sur la sécurité se tiendra du 12 au 14 février dans la capitale bavaroise. Cette année, environ 30 chefs d’Etat, plus de 70 ministres des Affaires étrangères et ministres de la Défense se rassemblent en Bavière. Le sujet principal de cette réunion sera le règlement de la crise syrienne dans le contexte des négociations interrompues à Genève, ainsi que la crise migratoire, la sécurité en Europe et la cybersécurité. Pour la première fois, une session sur le danger des épidémies pour la stabilité et la sécurité globale aura même lieu.
La Conférence de Munich se déroule dans un contexte plutôt négatif. Les négociations sur la Syrie ont été suspendues à Genève et les parties engagées au conflit s’accusent l’un l’autre.
Une nouvelle tentative de négocier sur la Syrie
La veille de la Conférence, les participants du Groupe international de soutien à la Syrie (ISSSG) se rencontrent à Munich pour discuter encore une fois de la résolution de la crise syrienne. Les problèmes humanitaires, le cessez-le-feu et le futur des négociations entre Damas et l’opposition syrienne à Genève – qui doivent reprendre le 25 février – sont au cœur des négociations. C’est déjà la quatrième rencontre de ce format qui a pour but de faire avancer les consultations sur la Syrie. A la fin du mois de janvier, la première étape de négociations qui se déroulait à Genève a échoué. Les consultations étaient terminées avant même d’avoir commencé car les parties n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur les questions d’organisation. L’envoyé spécial de l’ONU Staffan de Mistura avait fait remarquer que le gouvernement avait encore beaucoup à faire pour préparer les négociations.
Moscou propose «un schéma concret»
Cependant, cette fois-ci, les parties espèrent quand même trouver des solutions à la crise. La Russie apporte à Munich «un schéma concret» de la résolution du conflit en Syrie, selon le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Moscou l’a déjà présenté à Washington. «Sans révéler les détails précis, je fais remarquer qu’à la différence de ceux, notamment les collègues américains, qui appellent tout simplement à l’annonce immédiate d’un cessez-le-feu, auquel s’opposent surtout les alliés des Américains dans la région en insistant sur le fait qu’on ne pourra discuter de cette question qu’après le départ de Bachar el-Assad, nous avons proposé à Washington un schéma absolument concret qu’ils sont en train d’examiner», a confié au journal russe MK le chef de la diplomatie russe. Il a ajouté que ce schéma «comporte des propositions très simples» qui «ne prendront pas beaucoup de temps pour être examinées à Washington».
Différends bilatéraux
La situation est compliquée, non seulement du fait des approches différentes des Etats impliqués, mais aussi par l’aggravation des relations bilatérales. La confrontation entre l’Iran et l’Arabie saoudite peut même «mettre en danger tout ce que nous avons atteint sur la Syrie ces derniers temps», a estimé le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier. Au début du mois de janvier dernier, Riyad a rompu ses relations diplomatiques avec Téhéran après l’attaque de la mission diplomatique saoudienne dans la capitale iranienne en raison de l’exécution du cheikh chiite Nimr al-Nimr.
Les relations entre la Russie et les Etats-Unis laissent également à désirer. Le ministère russe de la Défense a annoncé le 11 février que deux appareils A-10 des forces aériennes américaines avaient effectué le 10 février des frappes sur la ville d’Alep en bombardant des cibles. Dans le même temps, le colonel américain Steven Warren avait déclaré le 6 février que des avions russes auraient bombardé deux hôpitaux d’Alep, privant du même coup 50 000 Syriens de services vitaux. Cependant, malgré ces accusations, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le secrétaire d’Etat américain John Kerry doivent se rencontrer à Munich, a assuré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
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