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L'OTAN renforce ses moyens militaire en Europe de l'Est malgré l'avertissement russe

Réunis le 10 février à Bruxelles, les 28 pays membres de l'OTAN ont adopté de nouvelles dispositions pour intensifier leurs manoeuvres en Europe de l'Est. Une mesure provocatrice et dangereuse pour Moscou qui a appelé maintes fois à la retenue.

Les ministres de la Défense des pays appartenant à l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord ont convenu d'un renforcement militaire dans la partie orientale de l’Alliance, a fait savoir le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg. «Ceci est un signal fort de l’unité de l’Alliance […] En cas d’attaque, d’où qu’elle vienne, tous les Alliés répondront», a-t-il assuré. Le chef de l'OTAN a en outre déclaré que le bloc devait améliorer ses capacités de défense et être prêt à répondre à une «guerre hybride». Il a profité de cette occasion pour saluer le plan de préparation adopté lors d'un sommet au Pays de Galles en 2014 et dont le coût est estimé à plusieurs centaines de millions d'euros par an. 

Ces mesures, qui engendreront un renforcement conséquent des moyens militaires, ont été prises en raison d'une prétendue menace russe qui planerait sur l'Europe de l'Est. Une décision va-t-en guerre pour le ministère russe des Affaires étrangères qui a évoqué une «rhétorique belliqueuse». Et pour cause, Moscou considère l'intensification des activités militaires de l'OTAN aux frontières de la Russie comme une provocation.

En 2008, le bombardement de la ville de Tskhinvali en Ossétie du Sud par les troupes géorgiennes, est encore dans les esprits. Lors de cette opération militaire, des militaires russes chargés du maintien de la paix avaient péri. Malgré cette tragédie, l'OTAN a fait savoir qu'elle continuerai à coopérer d'avantage avec la Géorgie, maintenant ainsi un nouveau risque d'escalade militaire. 

Malgré tout, la Russie a longtemps appelé l'OTAN à ne pas poursuivre son renforcement en Europe de l'Est, justifiant que de tels mouvements pouvaient déstabiliser la région sur le plan sécuritaire. Un appel à la désescalade qui n'a jamais été entendu. «Nous n' avons pas surmonté la division de l'Europe : il y a vingt-cinq ans, le mur de Berlin est tombé, mais la division de l'Europe n'a pas été surmontée, des murs invisibles ont simplement été déplacés vers l'Est. Cela a créé une base pour des reproches, des malentendus et des crises à venir», avait confié, le mois dernier, le président russe au journal allemand Bild.  «Nous devons respecter l'autre, les intérêts des uns et des autres et suivre les mêmes règles au lieu de constamment les modifier pour répondre aux intérêts de quelques-uns», avait également ajouté Vladimir Poutine.

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