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Julian Assange, ce lanceur d'alerte qui a changé le monde

Le groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a rendu publique, ce vendredi, sa décision sur la situation de Julian Assange, retranché depuis plus de trois ans dans l’ambassade d’Equateur à Londres.

Il semble que ses souffrances touchent à leur fin : vendredi, l'ONU a jugé qu'il avait été détenu arbitrairement par les gouvernements de Suède et du Royaume-Uni et a demandé à ce qu'il soit indemnisé.

Le parquet suédois a pour sa part annoncé que l'avis du groupe de travail de l'ONU serait sans conséquence sur l'enquête pour viol en cours en Suède. Cet avis «n'a aucune incidence formelle sur l'enquête préliminaire en cours dans le cadre de la loi suédoise», a indiqué le parquet dans un communiqué.

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Julian Assange avait déjà déclaré avec fracas qu’il laisserait la police britannique l’interpeller si le groupe de travail de l'ONU rendait une décision qui lui était défavorable.

Trois ans en réclusion

Le fondateur du site WikiLeaks qui diffuse pour le grand public des documents officiels à caractère confidentiel, vit réfugié dans l’ambassade d’Equateur à Londres depuis juin 2012, après que Quito lui ait octroyé le droit d’asile. Un moyen d’éviter de répondre d’accusations de viol devant la justice suédoise, qu'il a pourtant toujours refutés.

Même si trois des quatre chefs d'accusation ont été abandonnés, le délai de prescription ayant expiré, le parquet suédois cherche toujours à l'interroger.

Julian Assange redoute que Stockholm ne profite de sa présence sur le territoire suédois pour l’extrader aux Etats-Unis où il pourrait écoper d’une peine de prison à perpétuité à cause de la publication de documents classifiés par WikiLeaks.

Malgré ses problèmes de santé (une lésion à l'épaule droite, une forte douleur au cœur et aux poumons), le gouvernement britannique ne lui garantit pas non plus l’immunité s’il quitte son asile pour se rendre chez un médecin.

Dans les faits, le bâtiment de l’ambassade où il a séjourné est sous surveillance constante de la police métropolitaine de la capitale britannique. WikiLeaks, qui a créé un site internet pour dénoncer le gaspillage gouvernemental, govwaste.co.uk, fait le compte en temps réel et à l'heure actuelle : ces coûts de surveillance dépassent 12,5 millions de livres, soit plus de 16,9 millions d'euros.

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Le site WikiLeaks, fondé en 2006, publie régulièrement des informations qui mettent en lumière certains abus des autorités américaines, notamment le comportement de certains soldats américains en Irak et en Afghanistan, des parties de l’accord de libre-échange Trans pacifique (TPP), des documents que le directeur de la CIA conservait sur son compte privé de messagerie électronique ou encore des câbles diplomatiques concernant de nombreux pays différents.