Le 26ème sommet de l'institution panafricaine s'est clôt le 31 janvier, dans la capitale éthiopienne Addis Abeba, par cette annonce retentissante. Les différents pays membres doivent maintenant préparer une feuille de route qui doit aboutir au désengagement des pays africains de la Cour pénale internationale mise en place le 17 juillet 1998 par la signature du Statut de Rome.
Le président de l'Union africaine (UA), nouvellement élu pour l'année 2016, le tchadien Idriss Déby Itno, a indiqué que c'est parce qu'ils ont le sentiment que cette juridiction internationale de s'attaque qu'à des pays africains, que cette procédure a vu le jour.
La CPI n'a jugé que des Africains
A l'heure actuelle, effectivement, la CPI n'a jugé que des dirigeants ou des personnalités africaines. Cette nouvelle intervient alors que le procès du premier ancien chef d'Etat, l'ivoirien Laurent Gbagbo, vient de débuter, le 28 janvier dernier à La Haye, aux Pays-Bas, où siège la CPI. Depuis son arrestation en 2011, ses partisans critiquent une justice des vainqueurs en Côte d'Ivoire, instrumentalisée par les Occidentaux. Il est jugé pour les crimes de la crise post électorale de 2010-2011 qui ont fait plus de 3 000 morts.
Le retrait de la CPI est une question régulièrement évoquée par les dirigeants africains. Le président kényan, Uhuru Kenyatta, et son vice-président, William Ruto, ont été poursuivis par l'institution internationale pour leurs responsabilités présumées dans les violences consécutives aux élections générales de 2007 avant que l'abandon des poursuites les concernant.
En septembre dernier, l'Afrique du Sud avait également menacé de quitter l'institution internationale après avoir été sommée de s'expliquer sur la visite d'Omar el-Béchir à Pretoria, au mois de juin 2015, pour un sommet de l'UA sans qu'il ne soit arrêté alors qu'il était et fait toujours l'objet d'un mandat d'arrêt de la CPI. Les Etats-Unis, Israël, la Russie, la Chine et notamment le Soudan n'ont pas ratifié le Statut de Rome.