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Moscou propose un emploi au producteur polonais licencié pour s’être excusé devant un ministre russe

L’ex-employé de la chaîne polonaise TVP, licencié suite aux excuses présentées au ministre russe de la Culture, se serait vu proposer un poste au centre russo-polonais de dialogue et de réconciliation, a rapporté la secrétaire de presse du ministère.

Plus tôt dans la semaine, le ministre russe de la Culture Vladimir Medinski s’est déplacé en Pologne à l’occasion de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste, célébrée chaque année le 27 janvier, le jour où l’Armée rouge a libéré le camp d’Auschwitz. Au cours de l’interview, la présentatrice de la chaîne TVP, Maria Przelomiec, a coupé le ministre quand le sujet de l’Armée rouge a été abordé, sans lui donner la possibilité de s’exprimer.

Après la diffusion de l’interview, le producteur des émissions spéciales de la chaîne TVP Marek Czunkiewicz a adressé une lettre d’excuse à l’ambassade russe en Pologne. Comme l’a annoncé le journal quotidien polonais Rzeczpospolita en faisant référence à des sources de la direction de TVP, la lettre d’excuse était de l’initiative du producteur et ne représentait pas «la position officielle» de la chaîne. Suite à l’incident, la direction de la chaîne a mis un terme au contrat qui le liait avec Marek Czunkiewicz. Mais la Russie lui en a proposé un nouveau travail.

«Le directeur du centre russo-polonais de dialogue et de réconciliation Iouri Bondarenko s’est déjà dit prêt à embaucher Marek Czunkiewicz en tant qu’expert», a annoncé la secrétaire de presse du ministère de la Culture Elizaveta Anissimova. Selon elle, le ministère juge la réaction de la chaîne polonaise de violation à la liberté d’expression et de manifestation cynique de la censure.

Dans le même temps, Iouri Bondarenko a précisé qu’il ne s’agissait pas d’une relocalisation du journaliste polonais en Russie. «Je lui ai tout simplement proposé un emploi, si tout va bien à RT, sinon en tant qu’expert au sein de notre centre», a-t-il expliqué, qualifiant le journaliste d’homme méritant et de professionnel de haut niveau, en soulignant qu’il avait été licencié pour raisons politiques.