«La France engagera (...) dans les semaines qui viennent des démarches afin de préparer une conférence internationale rassemblant auour des parties leurs principaux partenaires - américains, européens, arabes, notamment - afin de préserver et de faire aboutir la solution des deux Etats», a indiqué Laurent Fabius lors de la cérémonie des voeux au corps diplomatique.
«Nous ne devons pas laisser se déliter la solution des deux Etats», a-t-il souligné, regrettant que «malheureusement, la colonisation continue».
Le ministre des Affaires étrangères a ajouté qu'en cas d'échec de cette initiative, «nous devrons prendre nos responsabilités en reconnaissant l'Etat palestinien». Il a rappelé qu'il avait, en novembre 2014 à l'Assemblée nationale française, évoqué cette perspective d'une solution à deux Etats et que, faute d'aboutir, la France reconnaîtrait l'Etatpalestinien.
Laurent Fabius a insisté sur le fait que la sécurité d'Israël est «une exigence absolue» mais qu'il n'y a «pas de paix sans justice».
Le chef de la diplomatie française a par ailleurs déploré que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou soit allé «jusqu'à reprocher au Secrétaire général de l'ONU (Ban Ki-Moon) d'encourager le terrorisme au motif que celui-ci avait rappelé l'illégalité de la colonisation et demandé son arrêt».
Ban Ki-moon avait fustigé mardi la colonisation israélienne en Cisjordanie et souligné la «frustration» des Palestiniens soumis à l'occupation, s'attirant une réplique acerbe du Premier ministre israélien. Ces propos «encouragent le terrorisme», avait déclaré Benyamin Netanyahou.
Les propos de laurent Fabius rejetés par Israël et salués par les palestiniens
Ces déclarations du chef de la diplomatie française vont encourager les Palestiniens à ne pas s'impliquer dans une solution, a jugé samedi un responsable israélien.
«Le ministre des Affaires étrangères français dit d'emblée que si son initiative aboutit à une impasse, la France reconnaîtra un Etat palestinien», a déclaré un responsable gouvernemental israélien sous couvert de l'anonymat.
«Cette déclaration va inciter les Palestiniens à parvenir à une impasse. Des négociations ne peuvent être tenues et il n'est pas possible de parvenir à la paix de cette façon», a-t-il ajouté.
Saëb Erakat, numéro deux de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et négociateur en chef avec Israël, a de son côté salué l'annonce française.
«Nous saluons l'appel de la France pour une implication internationale globale et sérieuse dans le but de mettre fin à l'occupation qui a commencé en 1967 et d'établir un Etat de Palestine libre, indépendant et souverain dans les frontières de 1967», a-t-il déclaré dans un communiqué.