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Cameron provoque une tempête en traitant les réfugiés de Calais de «poignée de migrants»

Le Premier ministre britannique David Cameron a été critiqué pour avoir utilisé l’expression «poignée de migrants » à propos des réfugiés coincés à Calais alors qu’il critiquait le comportement des travaillistes.

Lors de la session annuelle des Questions au Premier ministre, David Cameron a vigoureusement critiqué le chef du Parti travailliste, Jeremy Corbyn. Il l’a accusé d’être incapable de «défendre les Britanniques et les contribuables diligents». Le Premier ministre britannique a rappelé qu’au cours de la semaine dernière les travaillistes avaient rencontré des représentants des syndicats et le gouvernement argentin au sujet de la souveraineté des îles Malouines. Lors de ces deux rencontres, les responsables travaillistes avaient exprimé leur volonté d’atteindre un compromis.

«Ils ont ensuite rencontré une poignée de migrants à Calais et leur ont dit qu’ils pourraient tous venir en Grande-Bretagne», a conclu David Cameron.

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Ce dernière salve contre les travaillistes a provoqué une avalanche de critiques sur les réseaux sociaux. L’ancienne ministre de l’Intérieur du cabinet fantôme, Yvette Cooper, a demandé à David Cameron de retirer ses propos. «Cameron a eu tort de parler d’une "poignée de migrants" lors des Questions au Premier ministre», a-t-elle tweeté.

Le chef des Libéraux-démocrates, Tim Farron, a déclaré qu’avec un tel commentaire le Premier ministre «humilie» ses collègues et la Grande-Bretagne. «Soit Monsieur Cameron avait prévu à l’avance d’utiliser cette phrase, soit c’était une remarque spontanée, cela montre sa vraie attitude envers ceux qui sont dans le besoin», a-t-il confié au Huffington Post.

Les médias, en majorité, dénoncent également ces déclarations de David Cameron. «Bizarre que le même Premier ministre parle de façon mesurée le Jour commémoratif de l'Holocauste et qu’il lâche 15 minutes plus tard "une poignée de migrants"» a tweeté la journaliste Miranda Green.

Le 10 Downing Street a refusé de discuter de l’admissibilité des déclarations du Premier ministre, soulignant que le discours de David Cameron avait pour but de «dissiper les espoirs» des migrants quant au succès de leur dangereux voyage.