John McAfee, le plus enjoué des candidats à la présidentielle, fait partie du parti Libertarien. Le pionnier des logiciels anti-virus, qui a vendu son premier logiciel dans les années 1980, a annoncé qu'il participerait à la course à la Maison Blanche en septembre dernier.
Dans une tribune mise en ligne le 14 janvier dernier sur le site de Business Insider, il aborde le fait que des gouvernements œuvrent à convaincre les entreprises d'intégrer des portes dérobées (backdoor) sur leurs logiciels et non pas à développer des cryptages inviolables. «Je pense que l'administration Obama n'a aucune idée de ce que veut dire "vie privée"», affirme-t-il.
Il évoque les différents types de méthodes de communications privées que nous utilisons dans notre vie quotidienne. Qualifiant les humains de «créatures imparfaites, emplies de cupidité, de jalousie, de colère, de peur, d'envie et de haine – ainsi que de grâce, d'amour, d'espoir et de compassion», il justifie le besoin de disposer de canaux de communication cryptés.
John McAfee prend comme exemple le fait de parler avec sa femme, assise près de lui, et une personne située à des milliers de kilomètres. Il utilise cet argument pour souligner le besoin d'un haut niveau de respect de la vie privée. «Dans cet âge de communications qui s'affranchit de la distance et du temps, le seul outil qui s'approche d'un "murmure", c'est le cryptage». Lorsque je ne peux murmurer à l'oreille de ma femme, ou celle de mon associé, et que nous devons communiquer par des canaux électroniques, alors le cryptage est notre outil pour garder nos secrets secrets», a-t-il écrit.
Dénigrant la vision des agences de renseignement et des gouvernements, il affirme que si le cryptage est interdit et que des backdoors sont installées dans des produits cryptés, beaucoup de canaux de communications seront coupés.
«Pouvez-vous imaginer, alors, l'impact sur la santé et la vitalité de notre commerce avec le monde ? Et si le cryptage est ainsi contrôlé, devrons-nous demander l'autorisation du gouvernement pour murmurer à l'oreille de nos femmes, amis et associés ? Est-ce qu'écouter ces murmures sera la prochaine priorité et occupation du gouvernement ?», se demande-t-il.
Alors que depuis les attentats de Paris, de nombreux gouvernements se sont exprimés en faveur d'un affaiblissement du cryptage, la position du gouvernement hollandais contre ces mesures a tranché par rapport au quasi-unanimisme des Etats, notamment européens, en la matière. Ard van der Steur, le ministre hollandais de la Sécurité et de la Justice, avait rappelé dans un communiqué que «le cryptage permet le respect de la vie privée et le secret des communications des citoyens en leur fournissant un moyen d’échanger des données en toute confidentialité et intégrité».