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Düsseldorf : début du procès du traqueur de déserteurs de Daesh

Hier s'ouvrait le procès d'un allemand converti à l'islam, parti rejoindre Daesh durant un an. Il est notamment accusé d'avoir traqué les déserteurs de l'EI. Contrairement à d'autres ex-djihadistes, il a choisi de coopérer avec les autorités.

Parti pour la Syrie à l’automne 2013 pour rejoindre l'Etat islamique et participer à une unité spéciale chargée de pourchasser ceux que l’organisation considère comme des traîtres, Nils D. est revenu l’hiver dernier en Allemagne car il aurait changé d'avis sur Daesh. Il avait réussi à quitter la Syrie en trompant ses compères, prétendant qu'il voulait rentrer en Allemagne pour récupérer sa fille et la ramener en Syrie. Il sera arrêté peu après.

Le jeune homme est le seul ex-djihadiste qui après son retour n’a pas choisi le silence mais la coopération avec les autorités. Ses interrogatoires ont permis d’en savoir plus sur Daesh, notamment sur les liens entre des Allemands engagés aux côtés de l’Etat islamique et les auteurs des attentats de novembre dernier à Paris. Nils D. a par ailleurs participé comme témoin à des procès contre d’autres islamistes.

L’accusé affirme ne pas avoir directement combattu dans les rangs de l’organisation terroriste, mais l’avoir soutenue logistiquement.

La procureure Carola Bitter n'est pas de cet avis : selon elle, étant membre d'une unité d'assaut de l'Etat islamique, il aurait participé à une quinzaine de missions de terrain, en sachant pertinemment que ceux qu'il aiderait à capturer seraient torturés. Par ailleurs, même s'il n'était pas directement au front, il était entrainé au maniement des armes et à la fabrication d'explosifs. 

S'il risque jusqu'à 10 ans de prison, sa coopération avec les autorités allemandes pourrait lui permettre de voir la sévérité de sa peine atténuée.