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La Russie accusée de financer des partis politiques en Europe pour «déstabiliser l’OTAN»

Le renseignement américain aurait entamé une enquête sur «l’ingérence russe dans les affaires européennes», selon le quotidien britannique The Telegraph.

C’est le Congrès américain qui aurait initié la révision des soi-disant activités clandestines de Moscou quant au financement secret de certaines forces politiques au sein de l'Union européenne, affirme le journal, en citant le document intitulé «Activités russes d’influence». Il s’agirait du financement de partis politiques en France, aux Pays-Bas, en Hongrie, en Italie, en Autriche et en République tchèque.

«C’est vraiment une nouvelle guerre froide qui s’approche», a annoncé à The Telegraph une source anonyme dans le gouvernement britannique. «A travers toute l’UE, nous observons les preuves alarmantes des efforts russes visant à détricoter le tissu de l’unité européenne», a-t-elle ajouté.

Dans le même temps, contacté par RT, le directeur du renseignement américain, qui est censé être l’instigateur de l’enquête, n’a pas pu confirmer les révélations du quotidien britannique, se bornant à déclarer ne pas être «en position de le faire». Si la personne responsable de ce rapport n'est pas capable d'éclaricir la teneur du document en question, il convient de se demander qui pourra le faire.

RT a également contacté Gianluca Buonanno, un député de la Ligue du Nord, un parti italien qui serait soupçonné d’entretenir selon le document des liens avec Moscou, qui a catégoriquement réfuté de telles accusations.

«La Ligue du Nord est un mouvement politique plus populaire que jamais dans notre pays, et cela ne plait peut-être pas aux Etats-Unis parce que nous nous prononçons en faveur de Vladimir Poutine et sa politique», a commenté Gianluca Buonanno, narquois, dans une interview à RT.

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Si une telle enquête a lieu, cela pourrait par contre être un signe de l’imposition de sa volonté par les Etats-Unis aux autres pays qui pourraient dévier de leur lignée politique, estiment les experts interrogés par RT.

«C’est une variation du thème qui se prolonge depuis au moins cinq ans : toute organisation ou personne qui a et qui continue de propager des convictions différentes de celles de Washington est dénoncé comme un agent du Kremlin», a estimé Gilbert Doctorow, correspondant au Moscow Times. Or si on suit ce raisonnement, l'Europe vivant une période de crise autant politique qu'économique ou migratoire, risque de voir émerger de nombreux «agents du Kremlin». De quoi faire tourner la tête à Washington et leur inspirer la création de nouveaux rapports...