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Le journaliste turc emprisonné dénonce l'accord de l'UE avec «le fasciste Erdogan»

Can Dündar, persiste et signe en assurant que la Turquie arme les rebelles islamistes en Syrie et que l'Union européenne trahit ses valeurs démocratiques en collaborant avec Recep Tayyip Erdogan.

Le rédacteur en chef de Cumhuriyet, le journal dissident le plus influent de Turquie a déclaré dans une interview depuis sa cellule de prison que la répression qu'exerce la Turquie sur ses journalistes est «la pire de son Histoire». 

Can Dündar a également déclaré que l'Union européenne l'UE trahissait ses valeurs démocratiques en fermant les yeux sur le non-respects des droits de l'Homme en Turquie tout en cherchant un rapprochement avec le président turc, Recep Tayyip Erdogan, dans l'espoir d'endiguer le flux migratoire vers l'Europe.

Pour le journaliste, l'UE serait aujourd'hui «un levier pour les dictatures» alors qu'elle devrait être un exemple de Démocratie» pour la Turquie et préfère «tenter de protéger ses intérêts à court-terme en laissant Recep Tayyip Erdogan transformer le pays en un «véritable camp de concentration».

«Si l'occident, dans une tentative de fermer ses portes aux personnes qui fuient le brasier qu'il a partiellement allumé et alimenté, ferme les yeux sur les actions immondes d'un gouvernement fasciste, il va se noyer, avec les réfugiés, avec ses propres valeurs et principes et ceux qui croient en eux», a-t-il déclaré, cité par The Guardian.

Nous avons été jetés en prison comme des tueurs en série pendant 45 jours, sans même qu'on nous dise clairement de quoi nous étions accusés

Can Dündar a été arrêté en novembre en compagnie de son chef du bureau d'Ankara, Erdem Gül. Ils ont été accusé d'espionnage et de divulgation de secrets d'État suite à un article publié six mois plus tôt et qui affirmait que les services des renseignements turc, le MIT, a envoyé des armes aux rebelles islamistes qui combattent le président syrien Bachar el-Assad, sous couvert d'aide humanitaire.

Quelques jours seulement après l'arrestation des deux journalistes, le parti AKP du président turc Recep Tayyip Erdogan, a obtenu une majorité écrasante aux élections législatives.

Dündar clâme haut et fort que ses avocats et lui n'ont reçu aucun acte d'accusation formel et qu'une ordonnace de confidentialité avait empêché ses avocats d'examiner tous les éléments de l'enquête.  

«Nous avons été jetés en prison comme des tueurs en série pendant 45 jours, sans même qu'on nous dise clairement de quoi nous étions accusés», a-t-il déclaré, cité par The Guardian. «Retarder le procès est une tactique fréquemment utilisée par le système judiciaire turc pour punir le détenu à l'avance», a-t-il ajouté.

Par ailleurs, le journaliste assure qu'il a été emprisonné exclusivement pour avoir fait son travail car les autorités n'ont cherché aucune preuve réelle ormis l'article publié dans le Cumhuriyet et n'ont pas cherché à le questionner sur ses sources : «La seule 'preuve' qu'ils ont est un article imprimé dans un journal ?», s'offusque-t-il.  

Le dissident explique par ailleurs qu'il y a toujours «une corrélation entre l'augmentation de l'activité criminelle du gouvernement et le nombre de journalistes emprisonnés» que ce soit dans des affires de blanchiment, de corruption ou d'exécutions arbitraires. «Ils en jettent un [journaliste] en prison et tous les autres prennent peur et ses taisent».

«Le gouvernement prend toute critique comme une insulte personnelle. Il n'y a pas un seul journaliste en Turquie qui n'ait pas subi de répression après avoir émis des critiques ou des réserves sur des actions du gouvernement».

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