Le nouveau rapport de l’ONG basée aux Etats-Unis décrit les politiques israéliennes en Cisjordanie soutenant les colonies comme étant une «confiscation illégale» de terres palestiniennes. Selon le rapport de Human Rights Watch (HRW), qui cite des exemples de firmes étrangères liées aux colonies, dont des entreprises de ciment et d’immobilier, «le traitement privilégié des colons par Israël s’étend à tous les aspects de la vie en Cisjordanie».
«Les entreprises des colonies contribuent inévitablement aux politiques israéliennes qui dépossèdent et discriminent durement les Palestiniens, tout en profitant du vol des terres et autres ressources palestiniennes», a déclaré Arving Ganesan, collaborateur de HRW dans un communiqué. «La seule façon pour les entreprises d’assumer leurs responsabilités en matière de respect des droits de l’homme est d’arrêter de travailler avec et dans les colonies israéliennes», a poursuivi l'intéressé.
Le ministère de la Défense israélien, qui supervise les affaires civiles en Cisjordanie, n’a pas répondu aux sollicitations pour faire un commentaire sur ce rapport.
Israël occupe la Cisjordanie depuis depuis la guerre des six jours de 1967 et, aujourd’hui, 500 000 colons vivent dans ces territoires et à Jérusalem-Est. Après les accords d’Oslo, la Cisjordanie a été divisée en trois zones, A, B et C. La zone C, qui représente 60% de la Cisjordanie est sous contrôle total de l'armée israélienne. Si les accords d'Oslo devaient aboutir à une solution permanente dans les cinq ans qui ont suivi leur signature, plus de vingt ans après, les efforts de paix sont au point mort et les tensions entre Israéliens et Palestiniens se sont fortement accrues depuis le mois d’octobre.
Certains analystes affirment que la frustration engendrée par la politique d’occupation israélienne, ainsi que le fait que le leadership palestinien soit divisé, sont aux sources de cette violence. Les colonies israéliennes sont considérées comme illégales au regard du droit international et constituent un obstacles sérieux aux perspectives de paix étant donné qu’elles sont construites sur des terres palestiniennes qui doivent faire partie du futur Etat palestinien.
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HRW pointe encore le fait que des firmes étrangères opèrent en zone C alors «qu’Israël empêche les Palestiniens de construire ou d’extraire des ressources naturelles» dans cette même zone. La compagnie de ciment allemande Heidelberg et l’entreprise américaine immobilière Remax sont citées à titre d'exemple. Le groupe allemand a fait savoir à HRW qu’il estimait qu’il pensait que sa carrière de Nahal Raba «n’enfreignait pas les droits de l’homme et la vie du peuple palestinien», tout en fournissant aux Palestiniens des emplois bien payés. Remax, pour sa part, n’a pas souhaité s’exprimer, mais avait précédemment communiqué à ce sujet, affirmant comprendre «la nature sérieuse de la controverse concernant les opérations immobilières en Cisjordanie et travaille à trouver une solution qui soit acceptable pour toutes les parties».
La publication de ce rapport a lieu quelques jours après les déclarations de l’ambassadeur américain en Israël, Dan Shapiro, concernant la «justice à deux vitesses pour Israéliens et Palestiniens» qui avait cours en Cisjordanie. Le bureau du Premier ministre israélien a répondu de façon acerbe, affirmant que ces mots – prononcés le jour où Israël enterrait une colonne israélienne poignardée dans une attaque – «était inacceptable et condamnable».
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