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Conséquence de l’afflux des réfugiés, les demandes de permis de port d’armes explosent en Autriche

Les dossiers de la police autrichienne à Vienne et dans la région de Styrie, frontalière de la Slovénie, montre que le nombre de dépôts de dossier pour la détention d’arme de poing a quadruplé ces derniers mois.

En moyenne, jusqu’en septembre 2015, 100 permis étaient délivrés à Vienne, selon la police. Le nombre a doublé en octobre, puis a atteint 457 en novembre dernier, indiquent les données de la police.

«Nous avons connu une augmentation massive de la demande d’armes, surtout les quatre derniers mois de 2015. La plupart des gens ont expliqué vouloir une arme parce qu’ils ne se sentaient pas en sécurité», a indiqué aux médias un représentant de la police locale.

Obtenir une licence pour pouvoir acheter une arme à feu en Autriche exige d’assister à des cours spéciaux concernant le maniement de base et la connaissance des armes.

«Il est clair que le sentiment de malaise s’est accentué chez les gens», a noté Robert Siegert, porte-parole de l'industrie du commerce d’armes à la Chambre de commerce à ORF, faisant ouvertement référence à l’atmosphère d’insécurité qui règne suite aux attentats meurtriers de Paris.

Les ventes d’armes d’autodéfense grimpent en flèche

Il a ajouté que selon les principaux fabricants d’armes, les ventes d’armes d’autodéfense ont significativement augmenté, en particulier pour le gaz poivré, les pistolets à blanc et les pistolets à impulsion électrique, de type Taser.

Franz Dorfners, propriétaire d’un magasin d’armes à Vienne, a souligné dans une interview au journal Kurier que son stock de gaz poivré est parti comme des petits pains et il doit désormais attendre quatre semaines afin d’être réapprovisionné, à cause de la forte demande. Reinhold Sodia, lui aussi dans la vente d’armes, a accueilli des clients qu’il n’avait jamais vu auparavant.

En octobre, l’Autriche a annoncé son intention de construire une clôture le long de toute sa frontière avec la Slovénie pour contrôler l’afflux de demandeurs d’asile.

Dans cette région autrichienne de Styrie, frontalière de la Slovénie, le nombre de demandes de port d’armes est aussi en forte augmentation depuis l’été dernier.

«Nous ne pouvons pas nous plaindre de l’insuffisance de la demande. Les gens veulent se protéger», a indiqué un autre vendeur d’armes, ajoutant que «les achats sont effectués premièrement par les femmes qui achètent aussi du gaz lacrymogène ,autre produit ayant connu une forte demande».

La demande de gaz poivré et de pistolets à impulsion électrique a aussi grandi après les attaques sur des femmes lors de la Saint-Sylvestre à Cologne, après lequel plus de 500 plaintes, dont 40% impliquant des agressions sexuelles, ont été enregistrés. D’après la police, des groupes d’hommes originaires du Moyen-Orient ou d’Afrique du Nord ont été impliqués. Des attaques similaires ont également eu lieu dans d’autres villes de l’Union européenne, y compris la ville autrichienne de Salzbourg.

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