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Faute d'audience, Al-Jazeera met fin à son aventure américaine

L'antenne américaine de la chaîne qatarie envisage de mettre fin à ses opérations à compter du 30 Avril 2016. En plus des polémiques, la chaîne est confrontée à une perte d'audience continue.

Le rêve américain s'est transformé en cauchemar pour Al-Jazeera, victime de la concurrence acharnée que se livrent les chaînes d'informations aux Etats-Unis. 

Selon CNN Money, site web spécialisé dans la finance, la chaîne n'a jamais réussi à décoller en terme d'audience, avec seulement 20 000 à 40 000 personnes rassemblées devant leur écran en période de prime time. Si les scores d'audiences sont incriminés, il semblerait que la chute brutale des cours du baril de pétrole ait précipité sa chute. La monarchie pétrolière propriétaire de la chaîne connaît depuis peu un budget déficitaire. «Je sais que la fermeture de l'AJAM (Al-Jazeera Amérique) sera une énorme déception pour tout le monde ici qui a travaillé sans relâche pour notre avenir à long terme», a déclaré avec tristesse M. Anstey, le directeur général.

AJAM a commencé à émettre en 2013. Elle a été présentée comme une alternative lucide face à ses adversaires, mais celle-ci s'est rapidement retrouvée embourbée dans plusieurs affaires qui ont terni son image. Parmi elle, l'assignation en justice de la chaîne par l'ancien vice-président américain Al Gore qui avait poursuivi ses propriétaires, en raison d'un litige concernant la vente de sa chaîne câblée Current TV. Le militant contre le réchauffement de la planète avait notamment accusé Al-Jazeera de fraude et de rupture de contrat. 

Malgré la promesse de l'ancien PDG, Ehab Al Shihabi, qui avait promis dès son lancement la diffusion d'informations dénuées de partialité, la chaîne a souvent été décriée pour le manque de rigueur de ses journalistes. Les critiques ont notamment été virulentes lors de la diffusion d'un documentaire d'une heure laissant sous-entendre que plusieurs étoiles sportives, dont le quaterback des Broncos de Denver Peyton Manning, s'étaient dopés pour améliorer leurs performances. La chaîne, reprenant les informations d'une source fabriquée avait dû alors faire marche arrière.