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Des militants pro-palestiniens accusent Israël d'avoir violé la souveraineté des Etats-Unis

Selon quatre militants, trois Américains et un belge, le raid violent dont a été victime leur navire en mai 2010 est une violation pure et simple du territoire américain.

Six ans après les faits, les quatre militants qui étaient à bord d'un bateau transportant une aide humanitaire destinée à Gaza, ont argué que la violation de la souveraineté américaine était indéniable. Lors du raid, ils naviguaient sur un navire américain battant pavillon américain et naviguant dans des eaux neutres. Pour eux, cela ne diffère aucunement d'une attaque qui aurait eu lieu à Times Square. Un argument plus que recevable pour l'avocat Geoffrey Nice qui étudie ce cas précis avec le cabinet d'avocat londonien Stoke & White. «Si vous battez sous un drapeau cela signifie que vous avez droit à la protection de l'État, et les navires sont autorisés à disposer de la protection en haute mer.»

Le groupe a déposé une plainte au civil contre l’État israélien à Washington pour recevoir des dommages et intérêts. Ils exigent la réparation de plusieurs préjudices comme les blessures et les pertes causées par le raid. De son côté Jérusalem a refusé de reconnaître sa responsabilité et n'a pour l'heure versé aucune indemnité. Huwaida Arraf, l'un des plaignants, a décrit au Guardian cette nuit agitée. «Aux alentours de minuit, les Israéliens nous ont appelé par radio et je leur ai donné les informations qu'ils nous avaient demandé : nous étions des civils non armés qui ne transportaient qu'une aide humanitaire, nous n'étions pas dans les eaux israéliennes et donc ils ne pouvaient pas nous attaquer. J'ai répété cela à plusieurs reprises. Après trois heure de silence radio, des hélicoptères tournaient au-dessus de nous».L'un des militants a été blessé par une grenade assourdissante qui a explosé près de sa tête ajoute-t-il, lui causant une perte partielle et inéluctable de la vue. «Je leur criais , «C'est un navire américain !» Ils tiraient de partout et j'avais peur que ma tête soit touché par une balle. Ils m'ont menotté encagoulé et attaché sur le pont. Ils étaient vraiment rudes et je criais.»Aucun document n'a pu mettre en lumière ces faits, les caméras, les téléphones et autres objets personnels appartenant aux militants ayant été confisqués.

Malgré les critiques de la communauté internationale, Israël a fait savoir qu'il maintiendrait le blocus maritime de la bande de Gaza arguant que cela répondait à une mesure de sécurité intérieure. Un rapport sur l'attaque, publié par le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies en Septembre 2010, a conclu que « la force utilisée par les soldats israéliens pour intercepter le Challenger était inutile, disproportionnée, excessive et inappropriée, et constituait une violation du droit à l'intégrité physique ».