Au moins quatre casques bleus sont accusés d’avoir eu des relations sexuelles avec des prostituées mineures dans le camp de M'Poko, situé près de l’aéroport international de Bangui, la capitale du pays, rapporte le Washington Post.
Les filles étaient proposées aux soldats «pour des sommes allant de 50 cents à 3 dollars», a confié au journal américain une source qui a souhaité garder l’anonymat.
Quant aux nationalités des soldats accusés, elles n’ont pas été communiquées par l’ONU de façon officielle, mais selon les sources du Washington Post, il pourrait s’agir de Français, Gabonais, Marocain et Burundais.
D’après certains officiels, de nombreuses autres affaires d’exploitation sexuelle par des casques bleus dans ce camp n’ont pas fait surface.
«Le camp de M'Poko est malheureusement un endroit horrible, [où] des choses inacceptables arrivent à des femmes et à des enfants», a fait savoir Anthony Banbury, sous-Secrétaire général à l'appui aux missions de l'ONU.
«Dans certains cas, nous disposons d’allégations crédibles imputant ces crimes aux personnels des Nations unies», a-t-il poursuivi. Pour Anthony Banbury, ces abus perpétrés par des casques bleus «sapent tout» ce que l’organisation protège.
Le nombre des patrouilles de l’ONU stationnées dans le camp M’Poko qui abrite quelque 20 000 réfugiés, majoritairement chrétiens, sera augmenté afin d’enrayer les activités de ce réseau de prostitution.
La mission de l’ONU en Centrafrique a commencé en 2014 afin d’aider à mettre fin à la guerre civile que connaissait le pays, mais elle a été marquée par de nombreuses allégations d’agressions sexuelles.
Aller plus loin : d’autres cas d’abus sexuel par les casques bleus pourraient être révélés
Au total, 22 cas d’abus ou d’exploitation sexuelle ont été imputés à des soldats de la mission de l’ONU en Centrafrique au cours des 14 derniers mois.
Le représentant spécial de l'ONU dans le pays, Babacar Gaye, l’ancien général sénégalais a été démis de ses fonctions et une enquête interne a été diligentée en raison de deux problèmes survenus en août dernier : deux femmes et une fille ont accusé de viol trois casques bleus dans la ville de Bambari, la fille, âgée de 12 ans, affirmant avoir été contrainte d'avoir des rapports sexuels par un agent de police de l’ONU.
Avant le début officiel de la mission de l’ONU en Centrafrique, 14 soldats français, tchadiens et de Guinée équatoriale avaient été accusés d’avoir violé et sodomisé six garçons âgés de 9 à 15 en 2013 et en 2014.