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En Oregon, nouvelle escalade entre les miliciens et les autorités après le démantèlement de clôtures

Symboliquement, les hommes armés qui occupent le parc de Malheur dans l'Oregon ont fait tomber les barbelés installés par le gouvernement fédéral et qui compliquent, selon les manifestants, la vie des éleveurs.

Pour eux, c’était un symbole à abattre. Le symbole de ces terres gouvernementales qu’ils dénoncent, et dont ils demandent la privatisation ou la gratuité. Le groupe armé de manifestants anti-gouvernementaux qui occupe depuis dix jours le siège du Malheur National Wildlife Refuge, perdu au fond de l'Oregon, a utilisé des tenailles pour couper les fils barbelés qui délimitaient les frontières du parc.

Pour ces miliciens hétéroclites, c’était une manière de montrer que les terres du gouvernement compliquent la vie des éleveurs. Ammon Bundy, originaire de l'Etat voisin du Nevada et porte-parole du mouvement, a d’ailleurs affirmé que lui et ses hommes avaient coupé cette clôture à la demande d'un éleveur de la région.

Selon lui, l'autorité américaine Fish and Wildlife (USFWS), qui gère le parc de Malheur, a installé cette clôture l'an dernier, et elle empêche à présent l'éleveur d'y faire paître ses 600 vaches. «Ca va leur permettre de gérer leur ranch comme par le passé», a-t-il affirmé.

Du côté des autorités fédérales, cette nouvelle action est perçue comme une nouvelle escalade. «Enlever des clôtures, abîmer la propriété du refuge, est illégal» et «tout mouvement de bétail dans le parc ou toute autre activité qui n'est pas spécifiquement autorisée par l'USFWS constitue une violation de propriété», ont expliqué les responsables du parc dans un communiqué envoyé à la chaîne ABC News.

Ppourtant, ce 12 janvier, il ne reste plus qu’une dizaine d’occupants dans ce parc naturel de l’Oregon alors que l'occupation du parc avait commencé le 2 janvier, en soutien à Dwight et Steven Hammond, deux éleveurs condamnés pour la seconde fois à de la prison pour avoir incendié des terres fédérales. Tous deux se sont présentés volontairement dans le centre pénitentiaire où ils purgent leur peine depuis et se sont clairement distanciés du mouvement.

Certains voisins ou membres de la communauté locale, notamment l'association des éleveurs de l'Oregon, ont condamné les méthodes des Bundy, rejetant toute action illégale, même s'ils soutiennent les Hammond. La police a jusqu'alors refusé de répondre aux provocations, misant sur un épuisement du mouvement.