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Vives critiques contre le chef de la police de Vienne qui demande aux femmes de ne pas sortir seules

Les partis politiques autrichiens s’insurgent contre les propos du chef de la police de Vienne qui recommande aux femmes de ne pas marcher seules dans les rues après les agressions sexuelles perpétrées en Allemagne et en Autriche.

«Les femmes ne doivent pas, de manière générale, sortir seules dans les rues la nuit, elles doivent éviter les zones qui semblent suspectes, ne pas accepter des boissons des personnes qu’elles ne connaissent pas dans les pubs et les boîtes de nuit », a déclaré le chef de police de Vienne, Gerhard Purstl, dans une interview à Die Krone, le plus grand journal autrichien, après les attaques perpétrées contre des femmes le soir du du Nouvel An.

Cette déclaration a provoqué une avalanche de critiques de la part du Parti vert et du Parti social-démocrate autrichiens. Une partie de la classe politique estime que son attitude démontre qu’il accuse les victimes plutôt que les assaillants.

«Les femmes doivent-elles maintenant sortir avec des gardes du corps si elles veulent éviter qu’on dise que c’est de leur faute au cas où elles rencontreraient des difficultés ?», s’est insurgée la porte-parole du Parti vert, Berivan Aslan.

La porte-parole du Parti social-démocrate pour les affaires des femmes, Sandra Frauenberger, a aussi critiqué la chef de la police viennoise en disant que la police devait se concentrer sur la résolution des problèmes au lieu de dire comment les femmes doivent se comporter. «La réaction adéquate que nous devons tous avoir est de travailler ensemble pour lutter contre les problèmes de ce genre», a-t-elle déclaré.

La réaction de la ministre autrichienne de l’Intérieur, Johanna Mikl-Leitner, ne s’est pas fait attendre non plus. «La police s’assurera que les affaires d’agression sexuelle seront traitées avec une tolérance zéro. Nous, les femmes, ne laisserons pas notre liberté d’aller où nous voulons, quand nous le voulons, réduite même d’un millimètre», a martelé la ministre.

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Gerhard Purstl, pour sa part, a justifié qu’il n’avait fait que donner un conseil au nom de la police dans le cadre de la prévention générale des crimes.

Les conseils du chef de la police s’inscrivent dans la même logique que ceux du maire de Cologne, Henriette Reker. Il y a quelques jours, elle avait demandé aux femmes de se tenir à distance des bars, des inconnus et d’adapter leurs comportements. Ces déclarations avaient également suscité d’importantes critiques.