Les manifestants, principalement des activistes de groupes de musulmans chiites de Toronto, Montréal et Ottawa, ont appelé le Premier ministre Justin Trudeau à prendre des mesures pour condamner l’Arabie pour ses actions, même si cela pourrait endommager les intérêts politiques et commerciaux du Canada.
Les manifestants ont brandi des pancartes avec les images du dignitaire chiite Nimr Baqer al-Nimr, qui était parmi les prisonniers exécutés par l’Arabie saoudite, et ses citations, comme «Notre sang est un petit prix pour défendre nos valeurs», ainsi que d’autres slogans : «les Canadiens sont contre l’injustice» et «L’Arabie saoudite et Daesh, c’est la même chose».
«L’hypocrisie doit s’arrêter», a déclaré à Ottawa Citizen l’imam de Toronto Asad Jafri, qui était parmi les protestataires. «Le contrat en dit plus que les paroles [de l’administration canadienne]. Nous sommes ici pour demander que le gouvernement repense sa politique à l’égard de Riyad».
Auparavant, le ministre canadien des Affaires étrangères Stéphane Dion a publié une déclaration officielle dénonçant l’exécution de 47 personnes le 2 janvier, en appelant les Saoudiens à respecter les droits de l’Homme. Le diplomate a cependant souligné que le Canada n’entendait pas «endommager sa réputation» et annuler le contrat privé de livraison d’armement pour quelque 15 milliards de dollars (14 milliards d’euros). La législation canadienne impose pourtant des restrictions spéciales sur les livraisons d'armes aux pays où les droits de l'Homme ne sont pas respectés.
«L'engagement que nous avons pris ne nous permet pas d'annuler les contrats privés, mais nous allons nous assurer avec les autorités saoudiennes qu'ils seront utilisés à bon escient», a déclaré Stéphane Dion à la chaîne CTV.