Evidemment, cette initiative peut s’expliquer en raison de l’afflux massif de migrants dans le pays. Nombreux sont ceux qui en effet ne parle pas l’Allemand couramment.
Dans son message, Angela Merkel a appelé à l’unité et à la solidarité entre les générations, les milieux sociaux ou ethniques, tout en qualifiant la crise des réfugiés d’opportunité pour le pays. Selon elle, tout pays qui a réussi à intégrer de nouveaux venus en a profité sur le plan économique et social.
«Nous pouvons le faire», a déclaré la chancelière en ajoutant que les Allemands devaient trouver un équilibre pour être en même temps «sûrs d’eux et libres, humanistes et ouverts au monde». Elle a ajouté qu’ainsi «nos valeurs, nos traditions, notre sens de la justice, notre langue, nos droits, nos règles pourront s’appliquer à tous ceux qui veulent vivre ici».
En attendant, la majorité de réfugiés qui arrivent en Allemagne et dans l’UE éprouvent des difficultés à s’intégrer dans la société.
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L'Agence allemande pour l'emploi a annoncé en octobre dernier que 81% des demandeurs d’asile n’avaient pas de «qualifications formelles». L’agence a calculé que cet afflux de demandeurs d’asile il y aurait au moins 400 000 assistés sociaux supplémentaires en 2016.
Bien que la chancelière n’ait pas fait mention de mouvements comme PEGIDA lors de son allocution, elle a appelé ses concitoyens à résister à la réaction de rejet des immigrés.
Mais malgré cela, 2015 restera comme l’année qui a vu augmenter dans des proportions records les forces de droite populiste ou extrême à travers l’Europe au moment où le continent connaît une crise des réfugiés qui est la plus importante depuis la Seconde Guerre mondiale. Au cours de ces derniers mois, le gouvernement allemand a fait marche arrière en rétablissant des contrôles aux frontières, en mettant davantage de pays sur sa liste noire et en rendant plus difficile l’octroi du statut de résident permanent aux immigrés.
«Il est important que nous ne laissions pas être divisés. Ni entre les générations, ni entre les groupes sociaux et pas non plus entre ceux qui sont déjà ici et ceux qui sont de nouveaux citoyens», a souligné Angela Merkel.
Des déclarations prennent une importance particulière lorsqu’on sait qu’en 2015, plus de 200 incendies criminels ont pris pour cible des centres d’enregistrement pour réfugiés.
Le journal allemand Sächsische Zeitung a indiqué le 30 décembre, citant des chiffres officiels non-publiés, que l’Allemagne a accueilli environ 1,1 millions de réfugiés en 2015, soit cinq fois plus qu’en 2014.